Commentaire composé entièrement rédigé du classique Dom Juan de Molière en son Acte V, scène 2. Dialogue Don Juan et Sganarelle : De la "conversion" ... à "l'hypocrisie".
[...] Il ne veut pas qu'il soit châtié par les hommes ou par Dieu, car au fond il est flatté de servir un homme d'une telle envergure. Il y a aussi, dans cette réaction, de la vanité. Sganarelle croit triompher, puisqu'en se convertissant Don Juan finit par se rendre aux conseils et aux avertissements qu'il lui prodigue depuis le début de la pièce. II Déception Sa déception est à la hauteur de son enthousiasme. Quand Don juan lui avoue son hypocrisie, il bafouille : Quoi ! Ce n'est pas . Vous ne . [...]
[...] Cette naïveté produit un effet comique, souligné par l'inachèvement des phrases et par la répétition de quel homme ! Qui réapparaît à la in du texte, manifestement de façon dérisoire son impuissance. Le valet aussi s'est fait prendre. La monstruosité morale de son maître le désarçonne et lui-même le courage de le juger avec plus de sévérité que d'habitude : Quoi ! Vous ne croyez à rien du tout, et vous voulez cependant vous ériger en, homme de bien ? [...]
[...] Rien donc ne laisse présager ce revirement. A son père qui vient le revoir, il joue de manière si convaincante la scène du fils prodigue qui implore le pardon, qu'on se demande un instant si les divers avertissements de la statue n'ont pas fini par le pousser à une conversion sincère. En fait, cette péripétie relance l'intérêt dramatique de la pièce et ajoute à la complexité du caractère de Don Juan, qui veut ainsi manifestement sa liberté. A Sganarelle qui est choqué par cette nouvelle scélératesse, il se conte de répondre : Et pourquoi non ? [...]
[...] Il attend le dépars de son père pour déclarer : La peste le benêt ! alors qu'avant il l'offensait ouvertement. II La forme suprême de l'insulte à l'égard de Dieu Certes, dans le fond, il n'a pas changé. Il demeure un révolté qui rejette tous les obstacle à sa liberté : Non, non, je ne suis point changé, et mes sentiments sont toujours les mêmes Dans ce cas l'hypocrisie devient la forme suprême de l'insulte et de la moquerie à l'égard des hommes mais aussi de dieu. [...]
[...] Contrairement à Don Juan qui déclare en se gaussant : tu crois que ma bouche était d'accord avec mon cœur ? Molière plaide pour une adéquation de l'être et du paraître, des paroles et du cœur, qui fonde la dignité de l'homme. Il veut aussi, et c'est le second point, faire avancer Don Juan vers son destin. Après avoir atteint du côté des hommes le comble de la scélératesse ; il lui reste à défier Dieu jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort. Pour un héros de la négation absolue, il n'y a pas d'autre issue. [...]
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