Le théâtre classique du XVIIe siècle français met en scène l'affrontement des passions et de la raison. Les comédies de Molière ridiculisent les excès de l'avarisme, de la préciosité, du snobisme. Mais dans ses grandes comédies sérieuses que sont Dom Juan, Le misanthrope, Tartuffe, Molière va plus loin en dévoilant les ressorts profonds des passions de ses personnages.
La tirade de Dom Juan dans l'acte I scène 2 fait du personnage un être ridicule dans ses excès tout en révélant la vraie nature du donjuanisme. L'éloge que fait Dom Juan de l'infidélité est comique, car paradoxal, mais ses arguments s'appuient sur la nature de la séduction et ses paroles trahissent une conception de l'amour qui l'assimile à la domination.
[...] Dom Juan, Acte scène Molière La tirade de Dom Juan I. Introduction Le théâtre classique du 17ème siècle français met en scène l'affrontement des passions et de la raison. Les comédies de Molière ridiculisent les excès de l'avarisme, de la préciosité, du snobisme. Mais dans ses grandes comédies sérieuses que sont Dom Juan, Le misanthrope, Tartuffe, Molière va plus loin en dévoilant les ressorts profonds des passions de ses personnages. La tirade de Dom Juan dans l'acte I scène 2 fait du personnage un être ridicule dans ses excès tout en révélant la vraie nature du donjuanisme. [...]
[...] On comprend que pour lui c'est une attitude absurde. Il inverse le sens commun La constance n'est bonne que pour des ridicules en faisant quelque chose de comique de ce qui pour tout le monde semble plutôt une qualité. Cette inversion se marque dans le vocabulaire qu'il emploie qui évoque la passivité, le manque : demeurer, lie, renonce La fidélité n'est plus une qualité, un atout, mais un défaut de courage. Il utilise même le lexique de la mort : la fidélité revient à s'ensevelir pour toujours et à être mort dès sa jeunesse Loin d'être la marque d'une vie bonne, la fidélité est pour Dom Juan le signe de l'impuissance et même la mort du bonheur. [...]
[...] Il parle des tributs où la nature nous oblige pour désigner ses infidélités. Le mot tributs signifie la rançon que le vaincu doit payer au vainqueur. Etre infidèle revient à admettre que la nature en nous est la plus forte. Loin d'être une faiblesse, céder à ses passions est un acte raisonnable puisque c'est reconnaître la loi du plus fort. La beauté me ravit partout où je la trouve et je cède facilement à cette douce violence L'expression oxymorique douce violence révèle l'ambiguïté du plaisir que Dom Juan éprouve à être séduit. [...]
[...] L'adversaire, c'est la femme et il suffit de la mener doucement où nous avons envie de la faire venir L'antithèse entre mener et venir précise l'antagonisme total du séducteur et de sa proie. Dom Juan ne jouit pas de la possession et du consentement de l'aimée mais au contraire de lui prendre ce qu'elle ne veut pas donner. La femme est d'autant plus séduisante qu'elle peine à rendre les armes Dom Juan aime la conquête pour la conquête, et aime l'amour parce qu'il aime la guerre. [...]
[...] Je me sens un cœur à aimer toute la terre. IV. Conclusion Les excès que Molière met dans la bouche de son personnage font sourire, mais ils révèlent le caractère inquiétant et profond du Donjuanisme. La passion amoureuse a un fondement naturel et le plaisir d'être préféré peut se développer sans mesure et dominer tout autre sentiment. La subtilité du personnage de Molière, la précision de son cheminement psychologique, ont permis de mettre des mots sur les contradictions de la passion amoureuse et ses aspects irrationnels. [...]
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