Commentaire de texte d'un extrait de la pièce Dom Juam de Molière. Le passage étudié concerne le dénouement et est tiré des scènes 5 et 6 de l'acte V.
[...] Ce mot retentit comme une provocation aux oreilles du libertin et suscite chez lui un nouvel accès de rébellion : non, non, il ne sera pas dit, quoi qu'il arrive, que je sois capable de me repentir. Don Juan est un homme du non de la négation des valeurs reçues. b la statue Coup de théâtre final : la statue du commandeur arrive sur scène. Il ne s'agit plus maintenant d'un fantôme, mais d'un représentant concret de la puissance divine. La statue incarne l'obstacle divin à la volonté de puissance du libertin. Don Juan veut encore agir, mais la statue s'y oppose : arrêtez, Don Juan. [...]
[...] Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur D. Juan, la terre s'ouvre et l'abîme, et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé. SGANARELLE. [Ah mes gages ! mes gages Voila par sa mort un chacun satisfait, Ciel offensé, Lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussez à bout, tout le monde est content ; il n'y a que moi seul de malheureux, qui après tant d'années de service, n'ai point d'autre récompense que de voir à mes yeux l'impiété de mon Maître, punie par le plus épouvantable châtiment du monde. [...]
[...] le spectre Un spectre est le fantôme d'un mort, qui vient effrayer les vivants. Il incarne le remords et la culpabilité. C'est tout d'abord une femme voilée : est-ce Elvire qui à l'acte 4 scène 6 apparaît en dame voilée ou est-ce l'emblème de toutes les femmes bafouées par Don Juan ? Jusqu'à la dernière minute, le repentir est offert au libertin : Don Juan n'a plus qu'à un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du ciel ; s'il ne se repent ici, sa perte est résolue La miséricorde du ciel est le sentiment de pitié par lequel Dieu pardonne au coupable. [...]
[...] Or cette contrainte qu'un mortel exerce sur la divinité constitue en soi quelque chose d'exceptionnel, une sorte de triomphe dans la défaite. La censure s'est donc exercée d'une part parce que Don Juan exprime son matérialisme, d'autre part parce qu'il est in envisageable de voir un quelconque mortel exerce une contrainte sur la divinité. Sa mort est donc à la fois héroïque, grandiose et tragique. Aucun autre homme ne meurt comme lui. Jusqu'au bout, Don Juan manifeste un rare courage et une absolue fidélité à ses convictions. [...]
[...] II- Un dénouement paradoxal Merveilleux, ce dénouement est pourtant invraisemblable : à ce qu'on sache, les spectres n'existent pas et aucune statue ne bouge ni ne parle. Ce dénouement apparaît toutefois comme nécessaire et logique, mais aussi comme ambigu un dénouement nécessaire et logique : le châtiment du défi Il est logique que ce soit une intervention du surnaturel qui châtie Don Juan. Celle-ci est rendue nécessaire par le caractère radical de la rébellion. Don Juan s'en prenant à Dieu, seul Dieu peut le damner. [...]
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