Commentaire de texte d'un extrait de l'Acte I scène 2 de Dom Juam : L'éloge de l'inconstance.
[...] Louis XIV, pour domestiquer les grands seigneurs, naturellement rebelles à la monarchie absolue, les a transformés en courtisans inoffensifs dans la prison dorée de Versailles. La littérature et la galanterie devinrent alors des compensations grâce auxquelles ils pouvaient en partie assouvir leur volonté de puissance. II- DOM JUAN LE LIBERTIN : L'HOMME DU PARADOXE 1. Il revendique une liberté absolue L'inconstance suppose une disponibilité complète et le refus de s'attacher : je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable . [...]
[...] Dans cette affirmation de soi, le langage joue un rôle primordial. III- UN ELOGE BRILLANT ET PARADOXAL Cette tirade est un brillant plaidoyer qui, malgré l'immoralisme du contenu, séduit le spectateur Dom Juan s'exprime avec élégance et distinction Sa langue manifeste l'éducation de l'aristocratie et le raffinement ; elle contraste comiquement avec la balourdise et le pédantisme du valet Sganarelle. Son vocabulaire est précis et choisi : objet désigne la personne aimée en style galant. Le registre de la langue est élevé : se piquer de au sens de : mettre un point d'honneur à posséder une qualité. [...]
[...] Ce texte comprend deux réseaux d'images : le 1er qui assimile l'amour à la guerre, le 2ème est plus subtil. Il utilise le langage juridique pour légitimer l'inconstance de Dom Juan : engagé faire injustice tributs où la nature nous oblige Dom Juan se crée un nouveau droit ; il inverse les valeurs en rendant la constance illégitime et l'inconstance juste. Cette inversion des valeurs se fait au nom de la nature qui lui semble une puissance plus souveraine que celle des lois sociales. [...]
[...] Sa volonté et son allégresse s'expriment par l'abondance des verbes : on goûte une douceur extrême à réduire à voir qu'on y fait, à combattre .qui a peine à rendre les armes, à forcer .qu'elle nous oppose, à vaincre .dont elle se fait un honneur, et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir (l.26-34) Il est difficile après cela de ne pas être séduit par son brio, même si sur le fond, on le désapprouve. Comme Sganarelle, le spectateur est fasciné et ne sait comment réagir (après la tirade : Je ne sais que dire CONCLUSION Un éloge paradoxal qui permet de dresser le portait du libertin. Une grande éloquence au service de la théâtralité. Dom Juan se présente comme le héros : un homme hors du commun, révolté contre les conventions, refusant une vie terne et sans passion. [...]
[...] Les inclinations naissantes après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire par cent hommages le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait ; à combattre par des transports, par des larmes, et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme, qui a peine à rendre les armes; à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur, et la mener doucement, où nous avons envie de la faire venir. [...]
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