Dom Juan ou le Festin de Pierre, pièce de théâtre, Molière, acte III, scène 2, 1664, scène du pauvre, misère, moqueries de Dom Juan, religion, libertinage, codes sociaux, classes sociales
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, écrit, entre autres, Dom Juan en 1665, dans lequel le personnage principal du même nom, libertin de mœurs et de pensées préfère à la vertu et à la religion les plaisirs transitoires. Dans cet extrait, acte III scène 2, Dom Juan et son valet Sganarelle sont perdus dans la forêt demandent leur chemin à un pauvre. Nous nous demanderons comment Dom Juan se joue de la misère du pauvre, et se moque à la fois de sa situation, mais aussi de la religion.
[...] Par extension, la vie du pauvre est entre les mains de Dom Juan ; s'ils ne donnent pas un louis d'or, il ne pourra pas s'acheter de pain et mourra. En définitive, Dom Juan se joue de la misère du pauvre en prenant un air supérieur, et en appuyant sa supériorité par sa classe sociale plus huppée que celle du pauvre. Il joue avec sa pauvreté, en demandant à ce croyant de jurer en échange d'une pièce, ce qui permet donc par extension à Dom Juan de critiquer la religion. [...]
[...] De plus, la conjonction de coordination « ou » dans l'expression : « si tu veux gagner un louis d'or ou non » a pour but de tenter le pauvre, et donc d'essayer de le faire flancher, de le faire jurer. Il prend donc ça comme un divertissement. Nous pouvons noter que cette attitude pourrait agacer le spectateur, et nous sommes en droit de nous interroger sur ce comportement : Dom Juan ne trouve-t-il pas un prétexte de ne pas donner un louis d'or au pauvre, que ce soit par avarie ou simplement par refus d'être redevable à qui que ce soit ? En plus de se moquer du pauvre, Dom Juan se moque également de la religion. [...]
[...] Dom Juan, dans son personnage du libertin de mœurs et de pensées, cherche à franchir les limites et à enfreindre les codes de sa société. C'est pourquoi il cherche à faire un affront à Dieu, un blasphème, mais cela, indirectement, par l'intermédiaire du pauvre, qu'il force à faire jurer : « Sganarelle : Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal ». Ici, l'antithèse de « jurer » et « il n'y a pas de mal » prête à faire sourire. Au XVIIe siècle, le blasphème est puni par l'Église et par l'État, c'est donc un acte mal, qui plus est, lourd de conséquences. [...]
[...] Dans cet extrait, acte III scène Dom Juan et son valet Sganarelle sont perdus dans la forêt demandent leur chemin à un pauvre. Nous nous demanderons comment Dom Juan se joue de la misère du pauvre, et se moque à la fois de sa situation, mais aussi de la religion. Dans un premier temps, nous évoquerons la misère apparente du pauvre, pour ensuite analyser la façon dont Dom Juan se moque de lui et de ses conditions. Enfin, nous étudierons la moquerie de la religion dans cet extrait. [...]
[...] Par cette requête, Dom Juan est redevable. On remarque que le vouvoiement, marque de respect, est présent chez le pauvre, mais absent dans la réponse de Dom Juan ; « Ton avis est intéressé, à ce que je vois. » Ce qui donne à lire le sentiment de supériorité de Dom Juan, qui peut être renforcé par la classe sociale plus huppée que celle du pauvre. Sa demande de louis d'or se justifie également par l'expression suivante : « Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde ». [...]
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