Molière est un dramaturge, directeur de troupe, metteur en scène et comédien français du XVII siècle qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV. Il écrit des pièces aux règles classiques telles que l'Ecole des Femmes et des pièces baroques qui s'en émancipent comme Dom Juan dont nous étudions ici l'incipit. Le lecteur s'y familiarise avec les deux protagonistes : le héros éponyme et son valet, Sganarelle.
[...] Conclusion : Cet incipit est original, car c'est à travers un éloge paradoxal du tabac que l'on fait connaissance de Sganarelle, le valet complice de Dom Juan. Malgré une apparente cohésion, son discours prétentieux est en réalité creux, ce qui le rend comique et ridicule. Le lecteur/spectateur est surpris par cette ouverture, sa curiosité est piquée par la critique implicite de la religion. Nous pouvons rapprocher cette scène de la suivante où Dom Juan fait son auto-portrait par un éloge fougueux du libertinage. [...]
[...] il rend ravi (l.9) au point que l'on court au-devant du souhait des gens (l. 11/12). Ainsi pour Sganarelle, le tabac est incontournable et a des propriétés qui rendent les consommateurs honnêtes et vertueux, c'est pour marquer son importance qu'il le personnifie par les pronoms personnels il et lui (l. 6). L'emploi du présent de vérité générale dans les verbes d'action qu'il lui attribue réjouit et purge les cerveaux humains (l. instruit apprend (l. rend sa vision incontestable et l'action positive du tabac, permanente. [...]
[...] S'en suit le début de la réplique de Sganarelle ; celui-ci fait l'éloge du tabac tout comme le précise la didascalie ligne 1 - tenant une tabatière La scène s'ouvre donc sur une tirade de Sganarelle, valet du héros, qui reprend ainsi un jeu inventé par les humanistes qui s'amusaient à faire un éloge ironique d'objets qui n'en étaient pas dignes. Cette plante est au cœur de la réplique de Sganarelle puisque le nom tabac est répété trois fois 12). La singularité se pose ici par le fait que le personnage encense un bien matériel superficiel sans grande qualité. Cet éloge se manifeste par des termes mélioratifs : cette drogue nous est présentée métaphoriquement comme la passion des honnêtes gens aux effets bénéfiques honneur vertu (l.6, honnête (l.7). [...]
[...] Il refuse le droit de vivre aux non-consommateurs de tabac. Il continue à donner une patine savante à son discours en prenant un ton sentencieux, qui s'appuie sur l'utilisation simultanée d'une affirmation puis d'une négation et sur le double emploi de vivre donnant rythme et sonorité à la phrase. Après avoir longuement développé un sujet de peu d'intérêt, il semble se reprendre et utilise deux phrases de transition sur un discours injonctif. Il impose le déroulement de la conversation, par la formule autoritaire c'est assez de (l.14) et l'impératif reprenons (l.14). [...]
[...] Le lecteur s'y familiarise avec les deux protagonistes : le héros éponyme et son valet, Sganarelle. Nous pouvons nous demander en quoi ce début de pièce est original. Nous étudierons dans un premier temps, le comique du personnage puis comment Molière éveille notre curiosité. I Un personnage comique : Un discours prétentieux Sganarelle énonce dès le début du texte sa thèse de façon péremptoire par l'expression hyperbolique : il n'est rien d'égal au tabac (l. 2/3). L'interrogation négative rhétorique : Ne voyez-vous donc pas [ . [...]
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