Dom Juan, Acte III, scène 1, Molière, 1665, philosophie burlesque, philosophie impie
Origines espagnoles (ballades populaires au XVIIe) et italiennes (Commedia dell'arte), le personnage de Don Juan, mythe universel du maître libertin et hédoniste (recherche plaisir) est repris par de nombreux artistes au fil des siècles (Mozart, Balzac). La publication de Dom Juan s'inscrit dans une période bouleversée (guerres de religion, héliocentrisme) qui pousse les individus à s'interroger sur la place divine dans leur vie. Ainsi, cet extrait de la pièce met en scène le maître et son valet, en fuite dans la forêt, qui s'interrogent sur la religion. La scène reprend un thème récurrent de la comédie classique : dispute entre maître et valet.
[...] S : un vrai interlocuteur, actif et se croit sérieux. Valet à court d'arguments S cherche d'abord à alimenter un débat (reformule les réponses de DJ) mais finit par s'arrêter DJ ne l'interrompt pas. Il suffit à l'interlocuteur de S. de s'enfermer dans un silence ironique et dédaigneux pour que S se désarçonne. II Le comique d'un renversement de rôles Une réelle inversion des rôles ? Situation semble être inversée mais ne l'est pas en réalité. DJ reste maître du débat et de son valet : dans les exercices rhétoriques tradi, il y a un contradicteur désigné ; DJ laisse au contraire Sg s'enliser, sachant très bien quelle sera l'issue de son beau discours. [...]
[...] Cependant, elle renouvelle le genre car dispute est ici à prendre au sens classique de discussion ou de débat. Molière a conservé ici le comique burlesque habituel du valet dans la comédie, même si le thème est sérieux et comique : définition même de la grande comédie. Mais ce sempiternel débat oppose un maître sans morale, et un valet superstitieux qui tente de raisonner DJ. Comment 2 philo. Se confrontent-elles dans l'extrait ? I Dispute entre maître-valet Discussion vive Stichomythies, impératif de S duel autour de l'existence de Dieu, ambitieuse démonstration sur les merveilles de la création. [...]
[...] Il bute sur ses mots et n'arrive pas à exprimer son raisonnement sans être contredit. De plus, il fonde ses exemples sur ce qui est présent : le corps, la nature sylvestre (champignon). III Philosophie burlesque, philosophie impie Philo. Burlesque Registre trivial de S (comparaisons grotesques, Moine-bourru). Champ lexical du corps qui contraste avec le thème de l'argu insistance sur le caractère scientifique au lieu de la religion superstition. Démonstratifs décalage entre évocation de Dieu et la trivialité des éléments cités. [...]
[...] Philo rationnelle qu'il ne dévoile qu'à la ligne 25-26. Elle est + crédible, car éloignée des propos embrouillés de S ; attitude calme et sage (contrairement à l on en est bien moins sage Molière, par la médiocrité du raisonnement de convainc le lecteur que la philo ecclésiastique n'est pas logique (V. Hugo : C'est le parti clérical qui a trouvé pour la vérité ces 2 étais merveilleux : l'ignorance et l'erreur. (1850, discours sur l'éducation)). A la fin, Sganarelle est le seul être malheureux (cf dernière page). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture