Commentaire de texte de niveau Lycée sur un extrait de l'Acte III scène 2 (la tentative du pauvre) de la pièce de théâtre de Molière Dom Juan.
[...] Bossuet prononce même en 1652 un sermon Sur l'éminente dignité des pauvres. Ils y sont présentés comme des privilégiés dans l'Eglise. Les riches occupent la 1ère place dans la société, les pauvres occupent la 1ère place dans l'Eglise. Dans le monde, les pauvres servent les riches ; dans l'Eglise, les riches servent les pauvres. Enfin, si dans le monde les privilèges vont aux riches, dans l'Eglise, ce sont les pauvres qui reçoivent toutes les bénédictions. De ce constat, Bossuet tire 3 conséquences : les riches doivent honorer la condition des pauvres, ils doivent soulager leurs nécessités matérielles, enfin, par leur action, ils ont accès au privilège des pauvres qui sont les représentants de Jésus Christ sur terre. [...]
[...] qui montre la jubilation de Dom Juan. Ce chantage, odieux pour un chrétien fervent, provoque une réaction indignée du Pauvre : Ah ! Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ? (l.25). Dom Juan réitère son marché et pour être encore plus persuasif, il sort un louis d'or de sa bourse qu'il fait miroiter avec sadisme. L'impie répète avec délectation le mot jurer : en voici un que je te donne, si tu jures. Tiens ! il faut jurer (l.26-27). [...]
[...] LE PAUVRE. Monsieur. DON JUAN. A moins de cela tu ne l'auras pas. SGANARELLE. Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal. DON JUAN. Prends, le voila, prends te dis-je, mais jure donc. LE PAUVRE. Non Monsieur, j'aime mieux mourir de faim. DON JUAN. Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité. [...]
[...] Dom Juan sait qu'il torture mentalement le Pauvre. Il jouit de son désarroi. Sganarelle participe avec compassion à son supplice ; il propose une solution dictée par la lâcheté : Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal (l.29). En employant l'adverbe de quantité un peu le valet tente de minimiser la gravité du blasphème, comme si en jurant vite, on péchait moins ou pas du tout. Dom Juan se fait alors plus insistant, plus tentateur : Prends, le voilà ; prends, te dis-je ; mais jure donc (l.30). [...]
[...] Eh, prie-le qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres. SGANARELLE. Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu'en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit. DON JUAN. Quelle est ton occupation parmi ces arbres ? LE PAUVRE. De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose. DON JUAN. Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ? [...]
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