Don Juan reste fermé et silencieux, ses réponses sont pour le moins courtes, il refuse de répondre sur ce sujet. Par la suite, il s'en tient à des réponses minimales, principalement (...)
[...] à quoi Don Juan répond : Je crois que deux et deux font quatre . : C'est une réponse de libertin, il met en avant son rationalisme. On dit que Molière a repris les paroles d'un prince protestant Maurice de Nassan qui sur son lit de mort aurait répondu à peu près identiquement. C'est plus une plaisanterie qu'une réponse. Molière n'a pas fait répondre Don Juan car il aurait dû prononcer des propos athées, difficilement acceptables sur scène ou indifférence totale au sujet. [...]
[...] On peut imaginer que Sganarelle n'a plus d'idées et qu'il s'arrête à cause du silence de Don Juan. Quand il perd l'équilibre et tombe, cela met fin à son discours, le discrédite et le ridiculise. Conclusion : Les dévots ont été choqués à l'époque que la religion fut défendue par un être un peu ridicule de condition inférieure. Cette tentative de démonstration est à mettre en relation avec l'acte V avec l'hypocrisie. C'est un échec, Don Juan reste maître sur tous les plans. [...]
[...] Il est frustré, il est obligé de formuler les réponses et il traduit les propos de Don Juan. Il essaye néanmoins un changement de tactique : il commence par des questions précises, des articles de foi précis comme le Ciel et l'Enfer. Et il pause une question sur le Moine Bourru, question burlesque, pour poser une question générale : Qu'est-ce que donc vous croyez ? mais sans réussite. Il aggrave son cas en insistant : Il n'y a rien de plus vrai que le Moine Bourru Don Juan ne joue pas le jeu, ne veut pas rentrer dans la dispute, Sganarelle doit donc changer de méthode et se lance dans l'apologétique. [...]
[...] Il fait de sa faiblesse l'ignorance une force. Dieu révèle parfois aux humbles ce qu'il cache aux puissants orgueilleux, les vérités. Sganarelle qui est humble prétend qu'il est mieux placer pour comprendre la vérité. Son argumentation commence, avec l'argument classique : création du monde suppose un créateur. Il ajoute un autre grand argument tout aussi classique, la perfection de l'homme ou de la machine de l'homme, ne peut s'expliquer que par l'existence d'un Dieu qui sait ce qu'il fait, conscient de ses faits. [...]
[...] II) Les arguments de Sganarelle dans son discours apologétique. L'interrogatoire décevant de Sganarelle Sganarelle soumet à son maître un interrogatoire avec beaucoup de sérieux. Il a en tête une telle scène depuis longtemps, et il est plaisant de le voir vouloir mener un débat universitaire avec son maître. Il se prend au sérieux et ses ambitions sont grandes de convertir son maître. Don Juan reste fermé et silencieux, ses réponses sont pour le moins courtes, il refuse de répondre sur ce sujet. [...]
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