Personnage historique à la vie mouvementée, Jean Faust a inspiré la littérature dès le 16e siècle. Savant, magicien, astrologue, mauvais sujet jouissant d'une sombre réputation, il ne fallut qu'un pas pour qu'il inspire un auteur anonyme et inspire le personnage principal du Faustbuch. De l'individu historique trouble, le mythe de Faust fait un être ayant des relations étroites avec l'occultisme, et ayant vendu son âme au Diable par soif de savoir et de pouvoir.
Marlowe en 1598, puis Goethe au XIXe siècle, reprirent à leur tour l'histoire de Faust devenue alors un mythe mêlant savoir, orgueil, occultisme et salut de l'âme. Nous étudierons Le Docteur Faust de Marlowe et Faust de Goethe en nous concentrant sur l'utilisation du Diable et du pacte satanique. En effet, apports totalement anecdotiques à l'histoire réelle du personnage, la relation avec le diable est l'élément constitutif du mythe, les deux auteurs en font un usage très différent.
[...] L'amusement est donc un but pour le diable, une forme de satisfaction qu'il recherche en permanence. Nous retrouvons ce besoin d'amusement chez Goethe. En effet, p.271, N'avons-nous point là bas de quoi nous égayer Et parmi cette cour, cette foule sans nombre, Occasion de rire et de mystifier Le diable a donc cette caractéristique de rire de tout, en particulier du mal qu'il peut provoquer. Nous avons vu que le diable est vu de deux façons différentes dans ces deux œuvres. [...]
[...] Toutefois, nous pouvons remarquer de grandes différences entre le Méphistophélès de Goethe et celui de Marlowe. Chez Marlowe, Méphistophélès a des pouvoirs quasiment illimités et cela se remarque dès sa première apparition. Il possède, en effet, le pouvoir de se métamorphoser comme bon lui semble, différence flagrante avec celui de Goethe qui apparaît pour la première fois déguisé en étudiant De la même manière, nous pouvons constater que chez Marlowe, Méphistophélès ne connaît aucune barrière spatiale, il se déplace aussi bien sur le monde terrestre (scène du raisin), qu'au travers les mondes (épisode de la venue d'Hélène). [...]
[...] Ainsi, il semble important de distinguer cette relation au sein des deux œuvres, où le diable n'est qu'un outil chez l'un, et un compagnon fascinant et écoeurant chez l'autre. Le Diable, incarnation du vice Si le diable a des caractéristiques différentes chez les deux auteurs, nous pouvons tout de même trouver un trait commun. Le diable est l'incarnation du vice par excellence. Chez Goethe, aussi bien que chez Marlowe, le diable tue, ruse, et ment. Il a pour seul objectif la satisfaction de ses propres envies, et ne prête pas attention aux autres. [...]
[...] Faust ne peut plus revenir en arrière, et ne peut en vouloir qu'à lui-même. Le sang avait un sens prémonitoire, il aurait pu lui permettre de sauver son âme. Nous pouvons en déduire que le topo du sang est primordial puisqu'il officialise le contrat, il rend son exécution inéluctable. Le contenu du pacte Chez chaque auteur, Faust troque son âme contre un serviteur et la connaissance. Pourtant, les deux contrats sont totalement différents. Marlowe limite son héros dans le temps, mais nullement en pouvoir et en satisfaction. [...]
[...] Pourtant, chez les deux auteurs, nous devons souligner l'importance de la signature par le sang à chaque fois exigée par le diable. Chez Goethe, Toute feuille fera l'affaire, mais il faut la singer d'une goutte de sang informe Méphistophélès lors du contrat avec Faust, il précise même le sang est une liqueur toute particulière Chez Marlowe, l'importance du sang est également soulignée, mais prend une tournure différente. La signature semble plus compliquée et le sang est un avertissement au danger encouru par Faust. [...]
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