- Clément Marot (1496-1544) est un poète français du XVIème siècle.
- Fils du rhétoriqueur Jean Marot, Clément Marot eu une grande admiration pour le Moyen-Âge et l'art des rhétoriqueurs.
- Sa poésie inspira des poètes du XVIIème siècle, tels que La Bruyère ou La Fontaine.
- Le dizain de neige est un petit poème, un épigramme, écrit en décasyllabe, dédié à Anne d'Alençon pour qui Marot s'est pris d'amour.
- La forme de l'épigramme était utilisée dans l'Antiquité pour composer de simples inscriptions (funéraires, par exemple).
- Mais, Marot en fait un usage nouveau, ses épigrammes traduisent toujours légèrement, simplement et élégamment les événements de la vie quotidienne.
[...]
- Présentation brusque de la dame, renforcée par la pose, et par le fait qu'elle soit le sujet de l'action. Cela la met en valeur. Le poète, quant à lui subit l'action, il n'est présent qu'à travers le : "me" COI du verbe jeter.
- Le prénom : "Anne" fait ici référence à Anne d'Alençon dont Clément Marot s'est épris.
- Ensuite le poète lie sa Dame au thème de l'épigramme, à savoir le jeu.
- Elle lui jette de la neige ; ils sont comme deux enfants, profitant de cet instant de détente pour échapper au sérieux de la vie en société et aux préoccupations de leur existence d'adulte.
- Le poème démarre d'une manière narrative ; il s'agit du récit d'une anecdote.
- Dans ce premier vers Marot utilise la rhétorique médiévale héritée de son père, notamment en jouant sur les sonorités. En effet, les sonorités semblent mimer l'action du lancer, avec la son [A] et [N] de "Anne", puis le son [J] qui semble s'étirer de "jeu" à "jeta" pour se terminer par "a neige" qui regroupe ces sonorités et forment comme le point d'impact - comme si la boule de neige l'avait vraiment frappé (...)
[...] LECTURE : Anne, par jeu, me jeta de la neige, Que je cuidais froide certainement; Mais c'était feu; l'expérience en ai-je, Car embrasé je fus soudainement. Puisque le feu loge secrètement Dedans la neige, où trouverai-je place Pour n'ardre point ? Anne ta seule grâce Éteindre peut le feu que je sens bien, Non point par eau, par neige, ni par la glace, Mais par sentir un feu pareil au mien. Problématique et plan : Comment à travers ce poème Marot parvient-il à renouveler les caractéristiques du genre de l'épigramme ? [...]
[...] - Ainsi la phrase interrogative marque le doute, renforcée par : point qui succède à la tranquillité d'esprit du poète, celle-ci étant exprimée au deuxième vers par l'adverbe : certainement Transition : - Cette interrogation est une transition pour changer de destinataire ; elle pourrait être adressée aussi bien au confident que le lecteur est devenu qu'à Anne elle-même. Cependant dans le troisième mouvement de cet épigramme, le poète change de destinataire. III. De la demande d'un don d'amour. Vers 7 (fin) et 8 - Le prénom : Anne est répété, ce qui est une nouvelle mise en valeur de celle à qui ce poème est adressée, à savoir Anne d'Alençon. - Le poète la tutoie, ce qui est un signe d'intimité. [...]
[...] Le narrateur se retrouve donc accidentellement dans une situation impromptue. - L'inversion de l'adverbe soudainement insiste sur cet effet de précipitation. - De plus, la référence au feu pourrait renvoyer au furor poeticus, à l'inspiration du poète. - Les je du narrateur (vers 2 et symbolisent le fait qu'il s'agit d'abord d'un jeu dans la neige, tandis que les allitérations en froide (vers feu (vers fus (vers insistent lourdement sur le fait que la boule de neige l'a embrasé, ce qui est encore renforcé par l'isotopie du feu : embrasé feu aux vers 3 et 4. [...]
[...] - Précisons que le feu, au vers 10, ne rappelle plus le furor poeticus mais bien l'amour passionnel. - Au vers les négations montrent bien que le poète rejette l'élément eau pour choisir finalement le feu ; il choisit de passer de l'amour platonique, souligné par le jeu amical du départ, à un amour passionnel. Il l'invite à répondre à sa flamme. La fin du dizain est donc une demande, faite au discours direct, d'un don d'amour, afin que celui de Marot d'unilatéral devienne réciproque. [...]
[...] Des vers 1 à 4 : De l'élégant badinage à l'expérience de la révélation de l'amour. II. Des vers 5 à jusqu'à : n'ardre point : Du doute qui succède à la tranquillité d'esprit du poète. III. Des vers 7 à 10, à partir de : Anne ta seule grâce : De la demande d'un don d'amour. I. De l'élégant badinage à l'expérience de la révélation de l'amour. Vers 1 - Présentation brusque de la dame, renforcée par la pose, et par le fait qu'elle soit le sujet de l'action. Cela la met en valeur. [...]
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