Divers jeux rustiques de Du Bellay a été publié en 1558. Il comporte comme le laisse présager l'intitulé, des variations poétiques destinées à distraire. « A Vénus » est le douzième poème du recueil, il est composé de sept quatrains et les rimes sont croisées. Le poète fait part de sa détresse amoureuse à la déesse Vénus. Il s'agit d'une variation d'un poème en langue latine de Navagero.
[...] Par ailleurs ce poème constitue le témoignage d'un respect pour l'autorité antique d'un point de vue culturel et au niveau de l'inspiration littéraire. Les figures latines de l'écriture perdurent et alimentent la symbolique dans le paysage littéraire français. Le terme contemples ainsi que d'autres verbes appartenant au champ lexical du regard est d'ailleurs employé au premier vers et suggère la notion d'accompli. La contemplation est l'attitude ultime que cherche à atteindre l'Homme pour se hisser au rang des dieux selon Aristote. [...]
[...] D'autre part, il est possible de constater la vision fataliste de l'auteur tout au long du sonnet. L'allitération constante en r rend sentencieux le ton du poème avec des termes soigneusement choisis comme émerveillé orgueil murs rongé injurieux ouvriers industrieux ou encore fragmens encor servent et surtout ruines Il est question d'une punition inévitable de la part du courroux céleste comme en témoignent les termes religieux cieux divine fatale main et démon qui désigne en fait une sorte de fureur mégalomane subsistante issue des dirigeants pontificaux de la Rome du XVI° siècle. [...]
[...] Le motif du tempus edax ou temps destructeur marque le constat d'un déclin inévitable pour Rome selon Du Bellay. Le premier vers du premier tercet marque une rupture avec le marqueur temporel après L'expression redondante de jour en jour participant à l'esthétique du mouvement, insiste également sur la notion du temps qui passe. Le topos de la fuite du temps laisse entrevoir le concept de vanité : tout ce qui est beau finit un jour par se flétrir et mourir. [...]
[...] Les quatrains évoquent les ruines de l'antiquité et donc les vestiges du passé et s'opposent en ce sens aux tercets qui marquent la distance temporelle en mettant en avant les intentions trop ambitieuses des contemporains de Du Bellay. De plus la périphrase démon Romain possède un caractère double. Il faut se demander si cette expression désigne le savoir culturel romain qui persiste malgré les méfaits du temps ou bien ceux qui désirent Ressusciter ces pouldreuses ruines sans le pouvoir, pourtant le savoir latin est loin d'être en ruine. [...]
[...] Du Bellay Les Antiquités de Rome est un recueil de trente-deux sonnets composé par Du Bellay et publié en 1558. L'auteur a eu le loisir d'observer la Rome du XVI° siècle et déplore la politique corrompue de la Rome papale de Paul IV. Le ton de l'œuvre est globalement désabusé. Le sonnet XXVII contribue à parachever l'œuvre sur le thème de la Rome antique. Il est composé de dizains, les deux quatrains initiaux dont les rimes sont embrassées forment une même phrase, il en est de même pour les tercets finaux dont la forme des rimes en CCD-EED est empruntée à Clément Marot. [...]
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