Discours sur l'origine de l'inégalité, Jean Jacques Rousseau, raisonnement, philosophie, essai philosophique
En 1755, Jean-Jacques Rousseau publie son ouvrage Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Essai philosophique écrit en réponse à une question philosophique soulevée par l'académie de Dijon. Le but du philosophe est de, tout en vantant la République, démontrer comment l'inégalité des hommes n'est en aucun cas due à des causes purement naturelles. Dans cet extrait, Rousseau tente d'imposer son point de vue sur la question de la «propriété». Pour lui, cette notion contre-nature n'est que méfait et doit être prohibée. Ici, le philosophe fait preuve d'une éloquence sans pareille maniant les procédés littéraires qui lui permettent non seulement de convaincre mais aussi de persuader...
[...] Ainsi, il guide l'esprit et le cœur, parle à la raison et au sentiment . Les failles même de la réflexion du philosophe sont dissimulées par ce maniement spectaculaire du discours. Finalement, on pourrait dire que Rousseau montre dans ce texte qu'il est indéfinissable et qu'il est à la fois philosophe et littéraire . [...]
[...] Ici, le philosophe fait preuve d'une éloquence sans pareille maniant les procédés littéraires qui lui permettent non seulement de convaincre mais aussi de persuader . Ainsi, il ne se contente pas d'annoncer des faits et de démontrer son raisonnement en ne s'appuyant que sur l'esprit du lecteur, c'est à dire de convaincre. Il tente aussi de persuader son auditoire en usant de sentiments et d'arguments «touchants» au sens premier du terme. Nous verrons donc comment Rousseau parvient à convaincre, en bon philosophe, par son raisonnement. Puis, comment il réussit à persuader le lecteur, en usant cette fois de ses talents littéraires. [...]
[...] Nous avons dit que la persuasion jouait un rôle important dans les systèmes de balancement mis en place par Rousseau. Étudions la première comparaison établie entre l'état de nature et la nouvelle situation après la perversion par le travail, l'inégalité et la propriété. Pour le premier état dit de nature que l'auteur cherche à mettre en avant, on peut remarquer les termes: «ils vécurent libres, sains, bons et heureux ( . ) jouir des douceurs du moment». On remarque donc que le penseur laisse son talent littéraire voire poétique ressortir afin de convaincre tout en persuadant son auditoire de la perfection de l'état que fut le leur avant que la nature ne soit pervertie. [...]
[...] Il décrit un temps marqué par une caractéristique générale identique: l'individualisme. Ainsi, le penseur parle «d'ouvrage qu'un seul pouvait faire». De plus les activités présentés sont toutes sous le joug d'une certaine oisiveté et créativité purement à objectif personnel: maison, habit, musique . Ainsi même lorsque Rousseau parle d'armes qui pourraient prendre un aspect négatif, il les associe au terme «embellir». On sent ici que la description du philosophe est volontairement embellie et façonné afin de servir la thèse proposée. [...]
[...] On peut donc dire que Rousseau maîtrise l'art de convaincre et qu'il établit tout au long de ce texte un raisonnement ordonné et logique qui conduit l'auditoire à adhérer à sa thèse. Son discours part d'axiomes et remonte à l'origine des idées s'appuyant sur des autorités. La pensée du lecteur est manipulée et se retrouve obligée de se diriger vers l'opinion qui est indiquée par le philosophe. Le procédé de la comparaison est utilisé par deux fois dans l'extrait. Ainsi, en mettant en balancement deux situations, deux états de l'homme, il oriente l'auditoire vers un point particulier. [...]
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