Rechercher en quoi Ronsard condamne toutes les horreurs liées aux guerres de religion.
Pierre de Ronsard, auteur du XVIème siècle appartenant à la Pléiade au même titre que Du Bellay, écrit Discours des misères de ce temps en 1562. Poète engagé, Ronsard s'implique par l'intermédiaire de ses poèmes dans les grands conflits de l'époque : les guerres de religion, causées par l'apparition progressive du protestantisme en Europe.
[...] Nous venons donc d'essayer de montrer que les outils lexicaux étaient au service de la dénonciation de l'atrocité des conflits religieux. Cette analyse peut être complétée par une rapide analyse des sonorités, également au service de cette dénonciation. Ainsi au vers 23 et 24, nous pouvons repérer une allitération en la sifflante sonore : Le désir, l'avarice, et l'erreur insensée / Ont sens dessus-dessous le monde renversé. Ces deux vers énoncent les péchés responsables des conflits religieux. L'allitération créé l'image d'un serpent, symbole de la sournoiserie et de la perfidie, mais aussi symbole du péché originel. [...]
[...] Par l'étude de ce texte, nous avons donc essayé de montrer comment Ronsard exprimait les atrocités des guerres de religion, notamment à l'aide d'outils grammaticaux et lexicaux, mais aussi comment il partageait son opinion. Ecrit dix ans avant le Massacre de la Saint-Barthélemy, ce discours de Ronsard était en quelque sorte annonciateur de ce passage marquant de l'histoire de France. D'autres auteurs tels que Agrippa d'Aubigné ou encore Montaigne écriront sur le sujet, mais contrairement à Ronsard, ils le feront après coup. [...]
[...] Tout d'abord, l'étude du poème dans sa globalité nous montre une présence très importante de la conjonction de coordination et En effet, nous pouvons la repérer seize fois tout au long du poème, notamment au vers 6 Et le frère ou encore au vers 12 : Et tout à l'abandon L'utilisation importante de cette conjonction de coordination montre que le poème est construit sur une accumulation constante des atrocités. Ronsard exprime de cette façon tous les points négatifs apportés par le conflit, qui semblent ainsi démultipliés. En effet, bien que cette répétition du mot et alourdisse légèrement le poème, elle créé un effet de redondance, donnant l'impression au lecteur que le nombre d'aspects négatifs et d'atrocités est très important. [...]
[...] Ce champ lexical renvoie aux conséquences du conflit dans la vie quotidienne du peuple, vie sans ordre ni loi, ou règne le chaos. Ces champs lexicaux sont renforcés par l'utilisation massive d'adjectifs à connotations péjoratives. Ainsi, au vers 16 : méchant au vers 18 : pointue au vers 25 : horrible Ces adjectifs péjoratifs sont également au service de la description des atrocités. Pour finir, l'étude des deux derniers vers montre un procédé permettant à Du Bellay de mettre en valeur les atrocités des guerres. [...]
[...] L'utilisation de cette figure de style a pour effet de renforcer l'horreur du fait énoncé, ce qui contribue à dresser la satire des conflits religieux en général. Au vers 11, Ronsard étend l'influence qu'a selon lui la guerre sur la famille aux enfants : Les enfants sans raison disputent de la foi L'auteur montre ici que toutes les classes et tous les âges sont touchés par le problème, et que même les enfants, symboles de l'innocence et de la pureté, sont victimes de ce duel des deux religions. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture