Commentaire composé d'un extrait de Conversations dans le Loir-et-Cher de Paul Claudel. Le passage s'intitule Dimanche. A une époque où la Première Guerre mondiale reste très présente dans les esprits, l'extrait de Dimanche aborde le thème de la guerre et invite à y réfléchir à travers le débat de personnages fictifs. Comment cet extrait qui n'implique jamais de façon directe l'auteur parvient-il à faire progresser le débat ?
[...] Paul Claudel, Conversations dans le Loir-et-Cher Poète et dramaturge catholique, Paul Claudel a puisé de façon importante dans son expérience de diplomate et d'ambassadeur pour écrire ses Conversations dans le Loir-et-Cher. A une époque où la Première Guerre mondiale reste très présente dans les esprits, l'extrait de Dimanche aborde le thème de la guerre et invite à y réfléchir à travers le débat de personnages fictifs. Comment cet extrait qui n'implique jamais de façon directe l'auteur parvient-il à faire progresser le débat ? [...]
[...] En effet, celui-ci utilise la première personne du singulier : si j'ose le dire ligne 2 ainsi que des marques de subjectivité comme le montre le verbe j'aime à la ligne 6. Ce dialogue met en scène des points de vue contradictoires : celui d'Acer qui est pour la guerre et celui de Flaminius qui est pour le pacifisme. Cette opposition est marquée par le vous ainsi que le montre les expressions vous me direz ligne 23, ne croyez vous pas ligne 25. [...]
[...] Claudel a d'ailleurs fait le choix de personnages aux noms latins symboliques. En effet, Acer signifie pointu, Furius veut dire furieux et enfin Flaminius signifie flamine, un prêtre attaché à une divinité. Ce dialogue suit une progression symbolique. On va de la domination du discours en faveur de la guerre à la domination du discours pacifiste. On passe d'un ton violent marqué par des points d'exclamations et un niveau de langue familier comme le montrent les expressions rosse vache ligne l'abréviation familière ça ligne 10 ou encore la métaphore assez vulgaire prêt à se coucher dans le lit gras de ses évacuations lignes 2-3 à un ton apaisant avec le choix d'un niveau de langue soutenu et le recours à la période comme le montre la dernière phrase de la ligne 28 à 33. [...]
[...] Furius : - Disons que dans ce genre il n'y a pas mieux que la guerre. Acer : -Il y a beaucoup à dire pour la guerre. Il faut croire que ça sert tout de même à quelque chose pour qu'on n'ait jamais pu s'en passer. C'est la guerre qui a fait l'Europe et qui nous a obligés à prendre l'un à l'autre cet intérêt poignant. C'est la guerre qui nous a appris à aimer ce qui n'est pas à nous et à compter pour rien ceux que nous possédons. [...]
[...] On est des frères, on s'en va mourir pour quelque chose ! comme ces Bretons qui ne sachant quoi crier en fran- çais quand ils sortaient de la tranchée se jetaient sur l'ennemi au cri de : Ouest Etat ! Flaminius : - Ne croyez-vous pas que précisément parce qu'on se bat, parce qu'on se dispute depuis tant de siècles l'humanité a fait des éco- nomies d'harmonie et de concert ? Vous me direz qu'on fera toujours la guerre tant qu'on n'aura pas trouvé quelque chose de plus amusant. [...]
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