Le Neveu de Rameau est un dialogue philosophique entre Moi, le narrateur et Lui, Jean-François Rameau, neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau. Moi est à la fois celui par qui s'opère le dialogue et le narrateur qui relate l'entretien des deux hommes.
Notre extrait se situe au tout début du livre, il s'agit de l'incipit du roman. Le narrateur et personnage Moi, rencontre Lui, le neveu de Rameau, dans un café. Le narrateur essaye de dresser un portrait du neveu de Rameau qu'il vient de rencontrer en esquissant tout d'abord un portrait de sa personnalité puis en s'arrêtant sur le statut social de ce dernier. Ce qui le frappe avant tout, c'est l'ambiguïté du personnage : le narrateur va s'attarder à souligner ses contradictions. C'est pourquoi nous analyserons en premier lieu, les phénomènes d'ambivalences, puis dans un deuxième temps, nous analyserons les effets d'amplifications du passage (...)
[...] A la ligne 2 le narrateur se fait aborder par l'un des plus bizarres personnages ce n'est donc pas un personnage à proprement parler mais un personnage impossible à cerner. A la ligne 3 il essaye de le définir mais cela reste sans succès, il emploie la tournure présentative c'est un composé de ( . ) le substantif composé insiste sur la bizarrerie du personnage fait de mélange Aussi on voit bien par l'usage du présentatif que le personnage échappe à la désignation pure. Il utilise d'ailleurs de nombreux déictiques pour tenter de le nommer mais sa démarche reste vaine. [...]
[...] Rien ne dissemble plus de lui que lui-même. Quelquefois, il est maigre et hâve, comme un malade au dernier degré de la consomption ; on compterait ses dents à travers ses joues. On dirait qu'il a passé plusieurs jours sans manger, ou qu'il sort de la Trappe. Le mois suivant, il est gras et replet, comme s'il n'avait pas quitté la table d'un financier, ou qu'il eût été renfermé dans un couvent de Bernardins. Aujourd'hui, en linge sale, en culotte déchirée, couvert de lambeaux, presque sans souliers, il va la tête basse, il se dérobe, on serait tenté de l'appeler, pour lui donner l'aumône. [...]
[...] Moi est à la fois celui par qui s'opère le dialogue et le narrateur qui relate l'entretien des deux hommes. Notre extrait se situe au tout début du livre, il s'agit de l'incipit du roman. Le narrateur et personnage Moi, rencontre Lui, le neveu de Rameau, dans un café. Le narrateur essaye de dresser un portrait du neveu de Rameau qu'il vient de rencontrer en esquissant tout d'abord un portrait de sa personnalité puis en s'arrêtant sur le statut social de ce dernier. [...]
[...] L'avant dernière ligne regorge de compléments de temps et de lieu il reparait avec le jour à la ville, habillé de la veille pour le lendemain, et du lendemain quelque fois pour le reste de la semaine. On voit bien ici que le narrateur s'amuse à superposer dans cette avant dernière phrase de nombreux circonstanciels de temps et de lieu. La rencontre avec cet être bizarre qu'est le neveu de Rameau importe finalement moins que ce jeu de virtuosité auquel se prête Diderot L'amplification par l'hyperbole A force de décrire le personnage, le narrateur fait de cet être une hyperbole ambulante. [...]
[...] Le mot revient d'ailleurs deux fois : son originalité ligne 8 et ces originaux-là dernière ligne, qui clôture le texte. Ce dernier mot constitue une sorte de chute au texte : le narrateur semble enfin parvenir à saisir l'insaisissable. Conclusion : Cet extrait qui se situe au tout début du roman constitue donc une pause descriptive, selon les termes de genette, une pause dans la narration où le narrateur et personnage nous dresse le portrait de celui qu'il vient de rencontrer. Portrait d'un original que Diderot va essayer de saisir par des effets d'ambivalences et d'amplifications. [...]
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