Commentaire analytique traitant de la place du lecteur dans l'oeuvre Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot. Trois grandes parties traitent du rapport étroit entre le lecteur et le narrateur et tendent à prouver que ce dernier est dans le souci de prendre en compte son destinataire et de lui inculquer les bases de l'écriture.
[...] À l'inverse du lecteur, le narrateur ne subit pas l'action puisqu'il l'imagine et la crée. Il affirme, ligne qu'il est en beau chemin et qu'il ne tiendrait qu'à lui de faire attendre un an, deux an, trois ans, le récit des amoures de Jacques [ ] en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu'il lui plairait. La formule restrictive ne que dans cette phrase montre qu'il est le seul à pouvoir décider des événements et des tournures que prendra le récit. [...]
[...] Dans un premier temps, il est facile constater que le narrateur cherche à faire participer son lecteur en le faisant rire face à Jacques. De même, lorsque le narrateur affirme qu''il n'en tiendrait qu'à lui de faire attendre son lecteur quand il réclame les amours de Jacques : il tente de faire peut au lecteur et joue avec son impatience. Les différentes propositions quand au futurs des personnages ne font que repousser le moment de poursuivre le récit, donc de dévoiler de nouveaux faits au lecteur, impatienté. Le narrateur retourne la question Et où allaient-ils? [...]
[...] Si le lecteur semble passif quant au récit, il paraît pourtant jouir d'une place importante. Le narrateur, en interpellant son lecteur à la ligne débute en fait un dialogue fictif avec lui. Il lui demande de faire un constat : »Vous voyez, lecteur Il lui propose plusieurs suites au récit et lui affirme qu'il n'en fera rien Ils en seront quittes [ ] et vous pour ce délai Alors qu'au troisième paragraphe le narrateur s'apprête à reprendre le récit, une question s'impose entre deux tirets et entretenant un rapport avec le propos de la phrase précédente : Les voilà [ ] poursuivant leur chemin. [...]
[...] Ainsi stimulé, le lecteur participe dans l'œuvre grâce aux procédés rhétoriques utilisés. Le narrateur s'adresse à lui et à ses émotions comme à un interlocuteur direct lors d'un discutions réelle, et différente également de l'épistolaire. Le lecteur croit devenir un acteur en contact avec celui qu''il lit. Ainsi les éléments spatio-temporels strictement nécessaires pour visualiser la scène, l'utilisation du passé simple en vue d'actualiser l'action et les interpellations constantes montrent que le lecteur bénéficie d'une attention particulière de la part du narrateur. [...]
[...] La création par l'émotion Conclusion Dès 1771 débute l'écriture de Jacques le fataliste et son maître qui fait l'objet de nombreuses éditions posthumes. Denis Diderot, devenu le narrateur omniprésent du roman, multiplie les rebondissements surprenants et déconcertants et cherche à donner lieu à une relation nouvelle entre l'écrivain et son lecteur, plongé dans une perpétuelle attente du récit des amours de Jacques, personnage principal. Dans l'incipit, Jacques annonce une blessure au genou, qui l'a amené de bonnes et mauvaises aventures dans le passé dont une relation amoureuse. [...]
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