Brève explication du texte Les deux amis de Bourbonne de Denis Diderot, dans le contexte pré-révolutionnaire des Lumières.
[...] Les pierres ne sont rien face aux fusils et aux baïonnettes . On est en 1770, seulement 19 ans avant la Révolution Fr. La révolte gronde déjà un peu partout. Mais cette révolte contre l'injustice de la justice est aussi illusoire que spontanée. Certes, une seule personne en colère et un peu folle suffit à mettre le feu aux poudres, mais quelques paysans ne peuvent rien contre l'ordre établi. Ce qui manque pour faire de ces petites révoltes, la grande Révolution, c'est l'organisation. [...]
[...] Explication de texte Diderot, Les 2 amis de Bourbonne (1770) Les deux amis de Bourbonne est un conte historique écrit par Diderot en 1770. L'extrait étudié est de type narratif et de registre dramatique. Il raconte le jugement et la condamnation à mort de Félix pour contrebande, et son sauvetage par son ami Olivier, qui fut tué en l'aidant à s'échapper. Jusqu'où le peuple est-il prêt à subir tous les abus de pouvoir avant de s'organiser pour lutter contre eux sans se laisser gouverner par leurs sentiments ? [...]
[...] Ces deux caractères, Olivier et le juge Coleau, symbolisent l'opposition des principaux protagonistes de la Révolution. Ce texte réussit à passer la censure grâce à cette symbolisation qui évite de nommer les personnages réels en cause (le roi et ses administrateurs, etc). C'est la force d'un roman. Dans ses Lettres Persanes, Montesquieu utilise quant à lui le dépaysement d'une fiction orientale, mais critique ouvertement Louis XIV, tandis que Mercier dans L'an 2440, rêve s'il en fut jamais, réussit le tour de force de faire venir la critique du roi lui-même. [...]
[...] Il meurt, mais heureux, car son ami est vivant. L'homme responsable de ces événements est un tyran : le juge Coleau. Nous allons maintenant étudier le personnage du juge Coleau : l'image du pouvoir absolu. Le terrible Coleau est réputé pour sa cruauté et son sadisme : c'est le plus sévère l'âme la plus féroce que la nature ait encore formée ; et le prouve dans l'extrait : alors qu'Olivier se jette à ses pieds ne demandant que l'infime privilège de voir une dernière fois son ami, il le fait attendre une demi-heure avant de finalement lui dire qu'il n'a plus que dix minutes pour arriver sur la place où Félix doit être pendu. [...]
[...] Le juge Coleau est encore plus expéditif que ses confrères : Félix fut [ . ] condamné à mort, comme cinq cents autres qui l'avaient précédé. Son dernier souci semble bien être les problèmes démographiques et il ne lui vient même pas à l'idée qu'une révolte pourrait éclater à cause de ces sentences radicales à l'encontre des contrebandiers, pourtant considérés comme des héros par le peuple. Le juge Coleau est à l'image même du pouvoir absolu. Il fait ce qu'il lui plait, personne ne contrôle ses verdicts ou ses actions. [...]
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