Commentaire composé sur le chapitre V du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. A demande à B : comment un acte agréable, naturel et aux effets positifs peut-il en être venu à provoquer le mal et le malheur chez les peuples de l'occident ?
[...] - Le quatrième argument porte sur l'égalité. Alors que la société tahitienne ne connaît pas de hiérarchie fondée sur les richesse ou les titres, la société européenne est fondée sur des variétés de fortunes et de rangs qui ont institué des diversités de traitements, des règles différenciées et inégales selon les individus, un éventail de convenances et de disconvenances qui rendent les rapports sociaux complexes, ambigus, malsains et hypocrites. - Le cinquième argument oppose deux valeurs : les richesse matérielles et individuelles et la richesse collective que représentent les enfants. [...]
[...] Les arguments sont présentés comme une suite de préceptes infaillibles ; ils n'ont nul besoin d'être expliqués ni justifiés, puisque B les présente comme ceux que Orou a déjà développés lors de l'entretien avec l'aumônier, dans les pages antérieures. Une attaque virulente des mœurs et des institutions européennes Les arguments de B visent à montrer que ce sont les mœurs et les institutions européennes qui provoquent les maux des ses habitants. Tous les faits qu'il énumère sont l'exact contraire des principes qui régissent la société tahitienne telle que l'a présentée Orou précédemment. [...]
[...] - Les sixième et septième arguments sont d'ordre politique : ils accusent directement les gouvernants, souverains responsables des lois civiles qui ne servent que les intérêts et les institutions religieuses qui se sont mêlées d'apposer les lois sur des aspects de la vie qui ne relèvent en rien de la morale, en particulier la sexualité. Ce paragraphe explicite le sous- titre du Supplément : Dialogue entre a et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas. Ces actions physiques sont celles de la sexualité. Un discours où les voix d'Orou, de B et de Diderot se confondent La sexualité reste bel et bien l'objet principal de l'argumentation de B. mais on constate une évolution dans le discours, grâce à l'ordre donné aux arguments. [...]
[...] Ce dialogue n'est pas un simple exercice de style, qui oppose par jeu deux civilisations. L'enjeu est sérieux, puisque c'est du bonheur des humains qu'il en va. La phrase exclamative, qui toute chargée d'émotion, conclut l'énoncé des tares de la civilisation occidentale le montre bien : Combien nous sommes loin de la nature et du bonheur ! Elle répond à la question de A et au thème des maux qu'il y avait avancé. [...]
[...] La question de A : le paradoxe de la sexualité La question de A contient un éloge de la sexualité. Cet éloge est rendu par l'emploi d'un lexique valorisant, par des marques d'intensité si) et par le superlatif le plus repris quatre fois) : si solennel l'attrait le plus puissant, le plus grand, le plus doux, le plus innocent des plaisirs A reprend ainsi les conceptions développées précédemment par Orou d'une sexualité naturelle, innocente et donc heureuse. Cet éloge s'oppose au vocabulaire dévalorisant, et lui aussi hyperbolique (avec le superlatif la source la plus féconde qui caractérise les conséquences morales que la sexualité entraîne dans la civilisation européenne : notre dépravation nos maux Cette opposition se retrouve dans le clivage nature »nous De cette opposition naît le paradoxe sur lequel A interroge B. [...]
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