Dictionnaire philosophique, article Beau, Voltaire, Candide, Zadig, La raison par l'alphabet, censure, ouvrage philosophique
François Marie Arouet, dit Voltaire, est un écrivain français du XVIIIe siècle, auteur de contes philosophiques (Candide, Zadig), de tragédies, d'ouvrages historiques (Siècle de Louis XIV). Il fait partie des philosophes du XVIIIe siècle qui mènent un certain nombre de combats conformes à leur idéal intellectuel : l'intolérance, le fanatisme, les violences inutiles (guerre et torture). Le Dictionnaire philosophique (1764), aussi appelé « La raison par l'alphabet », est une œuvre engagée dont les articles ne sont pas neutres et qui permet d'échapper à la censure.
[...] Surtout que là encore, la description en est dépréciative : le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté (ligne ; . Le diable (ligne symbolisant la laideur morale présente les détails physiques que lui prête l'imagination collective française : une paire de cornes, quatre griffes, et une queue (lignes ; . Et enfin, Voltaire conclut par l'exemple sur lequel va porter sa critique, les philosophes (ligne 6). - un questionnement absurde On remarquera d'abord que les impératifs qui ouvrent les questions (Demandez, ligne 1 ; Interrogez, lignes 3 et 5 ; Consultez, ligne sont impossibles à réaliser. [...]
[...] Dès le XVIIe siècle, avant même que naisse l'esthétique comme discipline philosophique, son concept le plus essentiel est ainsi déjà très largement invalidé au nom de la rationalité philosophique. Voltaire formule implicitement la thèse que la notion de beauté est dépendante du contexte socio-culturel, de l'époque : nous n'aimons que ce que nous connaissons, que ce qui nous ressemble. Chez Voltaire, la subjectivité du sentiment de plaisir se meut en relativisme radical : Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté, le grand beau, le to kalon. [...]
[...] En effet, la notion de beauté est contingente, subjective, culturelle et particulière. Elle ne saurait s'imposer à tout homme. Ce qui est vrai d'une notion aussi peu essentielle que la beauté, l'est encore plus de la vérité (d'une manière implicite, il est vrai, sauf pour l'allusion au diable). Conclusion À la lecture de ce texte de Voltaire, le lecteur comprend qu'il est impossible de définir la beauté. Le beau connaît des règles, des normes, des canons propres à une civilisation, un groupe ou une époque. [...]
[...] Dictionnaire Philosophique, article Beau - Voltaire I. Dictionnaire Philosophique, article Beau [ ] Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté, le grand beau, le to kalon. Il vous répondra que c'est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté. Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue. [...]
[...] Le Dictionnaire philosophique (1764), aussi appelé La raison par l'alphabet est une œuvre engagée dont les articles ne sont pas neutres et qui permet d'échapper à la censure. L'article Beau traite la beauté ou l'esthétique qui rejoint l'interrogation sur le bonheur, thème cher à l'esprit des Lumières. Une fois encore Voltaire va y défendre les valeurs universelles et, pour mieux mener son combat pour la tolérance, pose la question de la relativité du beau. Afin d'amener son lecteur à réfléchir, il propose un apologue plaisant affichant volontairement quelques coups d'épingle distribués généreusement plutôt qu'une réflexion théorique sur le Beau. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture