Commentaire du texte Dialogue entre un mourant et un homme qui se porte bien du Traité de la Tolérance de Voltaire
Licence en Lettres Modernes, La Sorbonne.
[...] Au contraire, c'est le mourant qui finit par avoir de la pitié pour l'Homme d'Eglise. Il lui dit même qu'il va prier Dieu pour lui. Ligne 40 « Je vais prier Dieu qu'il vous touche et vous convertisse ». Il met en exerce les valeurs chrétiennes auxquelles il croit car il pardonne son interlocuteur. Ligne 31, il appelle son persécuteur « mon frère », malgré ses insultes. Le caractère universel du discours Une scène pouvant se dérouler n'importe où Des personnages peu marqués. [...]
[...] Il émet des propos tout à fait contradictoires avec ce que veut l'enseignement religieux « un hommage que le vice rend à la vertu ». Ce dernier fait également passer les biens matériels devant les valeurs spirituelles. Il ne cherche pas à obtenir la conversion du mourant mais seulement sa signature. Peu lui importe s'il ne pense pas ce qu'il dit tant qu'il peut montrer à ses pairs qu'il a obtenu une preuve de conversion qui lui vaudrait d'être bien vu. [...]
[...] Voltaire sous-entend ici que les personnes ayant un esprit critique et qui le mettent en exerce sont tolérantes. Celui qui est dans la tolérance est dans l'Eternité Le mourant pense plus loin que les biens matériels. Il explique au barbare qu'il n'a que faire de ce qui adviendra de son corps ligne 34 pourvu que ce dernier se convertisse. La quête barbare quant à elle est vaine. Quand le mourant lui demande son intérêt à tant le tourmenter, celui-ci lui parle d'une distinction terrestre mais n'accorde aucune importance au « jugement » l27 qu'il doit pourtant craindre. [...]
[...] Le mourant a alors trouvé une quiétude que le bien portant ne peut atteindre. Il a foi en ses convictions et sa raison l'empêche de céder aux menaces d'un homme prétendument de foi mais dans les faits sans valeurs. Ici Voltaire met en scène un dialogue révoltant entre un homme d'Eglise intolérant qui va à l'encontre de toutes les valeurs véhiculées par la religion et un bon chrétien. Malgré les menaces du bien portant, le mourant ne cède pas et défend ses convictions jusqu'à son dernier souffle. [...]
[...] Sans le nommer comme tel, le mourant devient l'homme « bon » entre les deux, par opposition au barbare. La création d'un personnage intolérant et sans valeur. L'homme bien portant, qui est un homme d'Eglise comme l'indique l39 la référence au canonicat, s'avère être un homme intolérant et sans valeurs. En effet, dès la première phrase du texte, Voltaire nous explique qu'il vient « insulter » un homme mourant dans ses dernières heures. Et son premier mot rapporté est « misérable ». [...]
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