Boileau, littérature, dialogue, morts
Ceci est une analyse du Dialogue des morts de Nicolas Boileau.
Ce commentaire a pour objectif de mettre en avant les parallèles entre le texte écrit et l'époque de l'auteur puisqu'il y fait une critique de ses contemporains.
Il donne également la significatio des références citées et des personnages nommés. La note reçue fut de 14/20 dans le cadre d'un Master 1.
"Nicolas Boileau est un auteur français de XVIIème siècle. Né en 1636 et mort en 1711, il est issu d'une famille bourgeoise et suit dans sa jeunesse des études de théologie et de droit qui doivent le conduire à une carrière d'avocat. Mais il n'exercera cette noble fonction que jusqu'à la mort de son père en 1657. Amoureux des lettres et notamment des poètes antiques, il est introduit par son frère Gilles Boileau dans les salons littéraires. Traité de sot par son beau-frère greffier, Nicolas Boileau abandonne donc le métier d'avocat pour se consacrer pleinement à l'écrire et à l'observation de ceux qui l'entoure.
C'est à la poésie qu'il se donne dans un premier lieu avec ses Satires : sept Satires qui seront publiées en 1666 et qui portent un regard pour le moins moqueur sur ses contemporains, qu'ils soient hommes de lettres ou autre. Deux autres Satires viendront plus tard, en réponse parfois à certaines attaques d'auteurs visés...."
[...] Un peu parce qu'il remet en cause ce nouveau style littéraire, ce nouvel usage de la langue française (et également l'emploi du français à la place du latin) mais partiellement parce que Nicolas Boileau vise une « nouveauté » littéraire précise, à savoir ces romans mièvres remplis de bons sentiments. Or, tous les écrits des Modernes ne s'inscrivaient pas dans cette lignée. Boileau a donc choisi la voie la plus mordante, celle de l'humour car c'est par le divertissement, par le rire qu'on parvient à faire passer avec plus d'impact les propos les plus sérieux. [...]
[...] On note le souci du détail qu'apporte Boileau à son Dialogue. Malgré le fait qu'il joue sur le burlesque, sur le grotesque des situations, il n'en oublie pas l'exactitude des faits et des personnages qui composent les récits antiques. C'est d'ailleurs de cette précision, de cette connaissance que découle ce burlesque. C'est derrière cette maîtrise que peut venir se greffer son propos. Des héros antiques nombreux. Dans son Dialogue, Boileau introduit bon nombre de héros antiques (mais pas seulement). Des héros venus des Champs Elysées et convoqués par Pluton. [...]
[...] Les références à Artamène ou le Grand Cyrus sont nombreuses avec notamment l'évocation du personnage de Feraulas qui est en réalité dans le roman de Mlle de Scudéry un ami et le vaillant capitaine de Cyrus. On peut encore citer deux autres protagonistes : Aglatidas et Amestris dont Cyrus veut entendre l'histoire (« Souffrez que j'aille entendre l'histoire d'Aglatidas et d'Amestris qu'on me va conter »). Tout deux sont extraits du roman où ils sont amants. Aglatidas est également le confident d'Artamène. Le second roman de Madeleine de Scudéry attaqué par Boileau est Clélie, histoire romaine (rédigé de 1654 à 1661). [...]
[...] Pluton (Hadès chez les grecs) est le dieu qui règne sur les Enfers. Frère de Jupiter et de Neptune, il trône dans le champ de vérité, lieu où les Bons sont envoyés dans les Champs Elysées, où le printemps est éternel et où chacun vit heureux (dans la Dialogue, c'est là que résident tous les héros) tandis que les Mauvais vont dans les abîmes du Tartare. C'est là-bas que se situe le palais de Pluton mais à l'origine c'était une sorte de « prison » pour les dieux et les héros qui avaient enfreint les lois divines. [...]
[...] Là, les références sont tout aussi claires. Plus que claires puisque tout comme Artamène ou Cyrus le Grand, Clélie est une des héroïnes qui se présente devant Pluton. Mais elle ne parle que d'Aronce dont elle est follement éperdue dans le roman. Mais Boileau se concentre principalement sur une des créations de Mlle de Scudéry, à savoir le Royaume de Tendre. Un royaume qui est traversé d'une rivière (Inclination), composée d'un lac (lac d'Indifférence) et de petites villes comme Billets doux ou Billets galants, ou encore le village de Petits-Soins. [...]
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