Commentaire composé d'un extrait de Le Bonheur dans le crime, issu de Les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly, de "Folle !!!" à "ces deux êtres", étudié sous la problématique de la fascination du narrateur et du couple hors du commun.
[...] Cette action, que l'on peut qualifier de dramatique, fascine son assistance. Tout d'abord, le cadre spatial de l'action nous invite à la rêverie. En effet, elle se déroule à Paris (l. qui est une vie symbolisant le luxe, la richesse et les passions amoureuses et qui représente en quelque sorte une «ville-rêve» pour ceux qui ne la connaissent pas. L'action a lieu au Jardin des Plantes, qui connote le calme et la tranquillité de la nature disciplinée. De plus, le narrateur fait allusion à des éléments ou des phénomènes naturels, comme par exemple : "la terre" (l.16), "nuage" (l.16), "paon" (l.19), "rayons du soleil et de midi" (l.20), renforçant ainsi cette impression de calme et de tranquillité. [...]
[...] Cependant, ce cadre poétique et calme contraste avec la scène dramatique qui s'y déroule. D'une part, cette scène est due au danger couru par la femme, comme le montre le champ lexical du danger, et notamment : "échapper" "coupante" qui est renforcé par le superlatif "la plus" "morsures" "haleine fiévreuse" (l.10), "panthère" (l.10), "tigres" "danger" (l.11) et "imprudente" (l.12). D'autre part, le narrateur alterne les passages d'action (l.1 à 6 ; l.9 à 13 ; l.18), marqués par l'emploi du passé simple ("dit"-l.1, "baisa"-l.3, l.6, "entraîna"-l ) et les développements descriptifs (l.6 à l.13 à 18, l.19 à 21) caractérisés par l'emploi de l'imparfait ("fascinaient"-l.6, "étaient"-l.6, "exprimaient"-l )Dans ces développements, le narrateur ralentit la vitesse de l'action afin de pouvoir mieux la décrire. [...]
[...] Cette contradiction surprenante met donc en valeur la domination de l'homme sur le couple. Cette idée est renforcée par le fait que la femme soit placée en complément d'objet dans l'expression : "il entraîna la femme" (l.10), où l'on voit encore qu'elle subit l'action, ainsi que tous les verbes d'action dont l'homme est sujet : "en saisissant" "il le dit" "il le baisa" "il entraîna" (l.10), "il retraversa" (l.10) Cette domination masculine pourrait s'expliquer par le fait que l'homme semble tenir à sa femme. [...]
[...] Pour finir, l'expression "telles choses" (l.18) peut expliquer l'intérêt de l'assistance pour cette situation. Effectivement, le nom généraliste : "choses", qui désigne à la fois la situation et le couple, et l'adjectif "telles", qui traduit la particularité d ce qu'il qualifie expriment l'originalité de cette situation, jugée : "rare[ * * * La fascination du narrateur s'explique donc par cette scène hors du commun qui contraste avec le lieu dans lequel elle se déroule. Cette fascination s'explique aussi par l'originalité du couple "acteur" de la situation. [...]
[...] L'homme paraît donc dominer le couple, peut-être par besoin de protéger sa femme. Le narrateur nous peint donc un couple uni, comme l'indique le champ lexical de l'amour et de la passion : "baisa" "emportement" "baisant" "adorations" (renforcé par l'hyperbole "plus [ ] que toutes"-l.9), "amour" "cœur" (l.10). L'alternance des pronoms qui désignent l'homme et la femme ("il"/"elle"/"le"/"elle"-l.5-6) ainsi que le terme "entrelacement" (l.21) insistent sur cette idée. De surcroît, le narrateur utilise des constructions symétriques, comme : "l'un vers l'autre" (l.13), "flanc contre flanc" (l.13), "lui dans elle, elle dans lui" (l.14) ou bien l'oxymore "un seul corps à eux deux" (l.14) afin de mettre en valeur l'unité des deux protagonistes. [...]
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