La parution du roman de Raymond Radiguet en janvier 1923, le Diable au corps, suscita de nombreuses réactions du public. On s'indigne devant une relation très singulière, on paraît choqué par l'attitude de "l'arrière", la Grande Guerre se résume à "quatre années de grandes vacances". Et plus largement "Le Diable au corps" est jugé comme une atteinte aux héros de la Première Guerre mondiale.
En quoi le noir pare-t-il le Diable au corps, ce roman est-il teinté d'autres touches de couleurs qui révèlent un peu plus le narrateur et son histoire ?
[...] Cette journée de rendez- vous secret permet à l'adolescent de s'immiscer chez Marthe en choisissant ses meubles et de lui montrer son caractère romantique. Il offre des roses rouges à Marthe. Même derrière les fleurs ne se glissent pas de bons sentiments, mais principalement une nouvelle occasion de plaire à Marthe en lui offrant une botte de roses Le romantisme attendu laisse place à une récompense semblable à celle destinée à un animal. Cependant, le masque du manipulateur se fend parfois. Le rouge qui empourpre son visage lui donne un aspect plus humain, derrière le portrait du diable, le corps s'affranchit de l'esprit. [...]
[...] Elle ignore que c'est son amant qui désire passer une nuit à ses côtés. Elle installe malgré elle un quiproquo. Le narrateur est accueilli comme Jacques et mise à part l'évocation d'une permission, rien ne les différencie. Un doute amplifié par la nuit finit par disparaître et a laissé place à une nuit d'amour. L'adolescent possède alors Marthe physiquement. Il fut soutenu par l'obscurité qui brise les tabous. Il est maintenant loin de l'adolescent materné qui devait se promener avec son ami. Oubliées sont les craintes d'être découvert par ses parents. [...]
[...] C'est elle qui plutôt s'est autorisée à le prendre dans les bras sous couvert du sommeil. La confusion dans l'esprit de celui qui ressemblait à un chasseur grandit. Parallèlement au noir, la lueur rougeoyante du foyer dont la faiblesse pousse les futurs amants à se rapprocher peut symboliser une forme de passion qui s'installera entre eux; une passion peu commune celle du Diable pour le corps de sa créature. La scène de leur première soirée est peinte par des termes en rapport avec le feu: depuis la fenêtre de la villa au souhait du narrateur. [...]
[...] Il ne s 'arrête pas à la date de naissance prématurée de leur enfant. Un enfant venu trop tôt, comme l'amour destructeur qui a rongé Marthe et son trop jeune amant. Les aquarelles de Marthe sont finalement réapparues dans l'existence du narrateur. (Jacques veut voir les derniers travaux de sa défunte épouse offerts à la famille du narrateur) le narrateur- personnage et également auteur a su peindre une œuvre de rouges et de noirs, tandis qu'au front ces deux couleurs s'unissaient dans le sang, la violence, la pénombre, et le risque, lui peignait l'amour, le doute, la manipulation. [...]
[...] Il veut concentrer son amour qu'il ne peut multiplier, en Marthe. Il la sait enceinte et ose malgré cet état la contraindre à prendre un train pour Paris. Les tours et détours qu'ils prennent pour trouver un hôtel décent sont menés par l'amant. Derrière l'envie de ne trouver un hôtel que de voyageurs se cache pas une preuve de respect pour son aimée. Il est tétanisé par la peur et la souffrance de Marthe lui semble confortable. Marthe se sent rejetée. Dans le train du retour, elle comprit tout . [...]
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