Commentaire comparé de l'incipit et excipit de la nouvelle Eveline de James Joyce. Comment met-il en évidence le travail de la conscience d'Eveline, par le monologue intérieur ? Nous commencerons par examiner le poids du devoir, puis le dilemme intime de la jeune fille avant de s'interroger sur sa qualité, ou non, de victime passive de la société.
[...] III Eveline = victime passive ? Eveline est ailleurs dans l'incipit, elle est pensive et se remémore son passé. Elle est aussi ailleurs dans l'excipit, où elle est tiraillée entre son devoir de rester et de veiller sur sa famille au prix d'une vie sacrifiée et routinière, ou bien partir à Buenos Aires, et culpabiliser d'avoir trahi la promesse de sa mère et d'avoir pris en quelque sorte la fuite devant un destin qui ne lui convient pas. Le devoir moral l'emporte sur les sentiments du cœur : Il en résulte qu'elle décide de rester en Irlande : C'était impossible un abîme de détresse Eveline pourrait être en fait une victime happée par son passé et le poids des conventions. [...]
[...] Dans l'excipit, Eveline prie, demande de l'aide dans ses décisions. Elle est issue d'une famille catholique et sa première réaction dans son désespoir est de prier afin que Dieu puisse la guider, et lui montrer où était son devoir Religion et devoir sont donc très liés, et le poids de la religion est davantage perversif qu'épanouissant. Puisqu'Eveline est sujette au poids du devoir, mais veut aller à Buenos Aires avec Frank, ses pensées se confrontent à un dilemme. II Le dilemme intime. [...]
[...] Eveline, James Joyce : James Joyce, auteur irlandais du début du 20ème siècle, est né dans une famille catholique près de Dublin. Sa vie est marquée entre attraction et répulsion pour son Irlande natale. C'est en 1907 que Joyce commence la rédaction des nouvelles que lui-même va ordonner dans le recueil Dubliners, mais elles ne seront publiées qu'en 1914 après beaucoup de difficultés, à Londres. Eveline est la quatrième nouvelle du recueil, et appartient à celles que Joyce nomme histoires d'adolescence Eveline, orpheline de mère, vit à Dublin avec son père et ses deux frères. [...]
[...] Nous étudierons comment James Joyce met en évidence le travail de la conscience d'Eveline, par le monologue intérieur. Nous commencerons par examiner le poids du devoir, puis le dilemme intime de la jeune fille avant de s'interroger sur sa qualité, ou non, de victime passive de la société. I Le poids du devoir Dans cette nouvelle, le contexte est primordial. L'incipit présente une atmosphère sobre et simple : Sa tête reposait contre les rideaux de la fenêtre et une odeur de cretonne poussiéreuse parvenait à ses narines alors que l'ambiance de l'excipit est beaucoup plus agitée : les remous de la foule Joyce emploie l'imparfait, ce qui donne au lecteur une impression d'étalement dans le temps, et de routine. [...]
[...] Le poids du devoir, son dilemme intime entre rester ou partir (fuir font d'elle une victime, mais victime consentie et contrainte, car le devoir moral l'emporte sur les sentiments du cœur. Ainsi Joyce met-il en avant l'importance du devoir et des conventions sociales irlandaises qui paralysent les esprits face au nouveau monde qui se construit autour de ce pays. Il disait en 1904 - I call the stories Dubliners to betray the soul of that hemiplegia or paralysis that many call a city. - Je veux que les nouvelles de Dubliners montrent la substance de cette hémiplégie ou paralysie, que beaucoup appellent ville'. [...]
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