Les Deux Pigeons, Jean de la Fontaine, La Fontaine, Fables, voyage, folie, danger, L'Odyssée
Le texte proposé à notre analyse est la deuxième fable faisant partie du neuvième livre des Fables de Jean de la Fontaine, publiées en 1678. Ce deuxième recueil incluant les ouvrages du livre VII au livre XI, est destiné à Athénaïs de Montespan, ou Madame de Montespan, qui fut la seconde favorite de Louis XIV. Les fables s'inscrivent de par leurs styles dans l'époque Classique. Un maître mot domine alors l'action de Jean de la Fontaine, « Plaire et Instruire ». En effet, la fable s'inscrit dans le genre de l'apologue, un récit délivrant un enseignement, une morale. On lie donc plaisir, de par le côté amusant et distrayant du récit, et instruction de par la présence d'une moralité à la fin de ce dernier. Cet enseignement peut être explicite ou implicite, si implicite, l'enseignement est tributaire de la connivence du lecteur.
[...] Souhaitant que le Pigeon comprenne pleinement que sa thèse est fausse, et pour se faire il doit le laisser en vie. L'Aigle comme symbole divin se retrouve dans l'antiquité grecque et romaine. Dans les mythes grecs, Prométhée est condamné par Zeus à se faire dévorer le foie par un Aigle à chaque coucher de soleil parce qu'il déroba à Héphaïstos une étincelle de sa forge afin d'aider les Hommes. L'Aigle est donc un envoyé divin intervenant en faveur du Pigeon, avec pour objectif de lui faire retenir un enseignement. [...]
[...] Quelles en sont les conséquences ? Ces dernières ne sont pas si graves, l'auteur les relativise par l'emploi du pronom indéfini « Quelque », nous soulignant que ce ne sont que « Quelque plume ». Il prend également soin de ne pas mettre le substantif « plume » au pluriel. Il est ici au singulier, ce qui confirme la conséquence toute relative de cette péripétie. Néanmoins, la péripétie suivante et directement introduite dans le même vers qui semblait clore la péripétie précédente. « . [...]
[...] Et le commentaire du narrateur qui, de manière très ironique, presque espiègle et drôle lui aussi, annonce déjà le dénouement « cet âge est sans pitié ». Cette antithèse, qui nous fait rire, traduit en réalité les craintes du Pigeon face à ce « fripon d'enfant » qui ne lui accordera aucune pitié. L'acte tant redouté se produit. Un alexandrin suffit à conter ces événements plus que dommageables : « Prit sa fronde, et du coup tua plus d'à moitié / La volatile malheureuse » (vers 55/56). [...]
[...] L'enseignement de la Fontaine nous souligne pleinement le caractère dangereux et fou du voyage en nous faisant découvrir la plénitude dont on peut jouir avec un être aimé. Cette morale occupe une partie non négligeable de la fable, en effet, cette dernière n'occupe pas moins de 21 vers. On ne peut que souligner son caractère proéminent comparé à d'autres fables tel que Les Animaux malades de la Peste, où la morale se cantonne à quelques vers. Ici, l'auteur veut donc de manière intelligible nous expliquer son raisonnement, il en prend la place. [...]
[...] » (Vers Ce qui implique que ces Pigeons auront un comportement humain par la suite. La conjugaison du verbe « aimer » ici à la troisième personne de l'imparfait, prend une valeur de duratif, ce qui implique un état qui dure, ce n'est pas depuis le début du récit que ces Pigeons s'aiment, cela remonte à une date postérieure inconnue. Les vers suivants sont ornés de compléments circonstanciels de lieu. « Au logis. » ; « en lointain pays. » (Vers 2 et contrebalançant la rapidité d'introduction au récit par cette entrée in medias res, l'auteur prend maintenant le temps de nous situer le lieu de déroulement de l'action de l'ennui, placer ici au participe présent, ce qui suggère une description d'une action en train de se produire, « au logis » et semble directement par une rime antithétique apporter un remède à l'ennui de ce pigeon, c'est le voyage, oui, mais où cela : « en lointain pays. [...]
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