Le texte étudié extrait d'un conte qui narre les aventures de Félix et Olivier, deux amis prêts à se sacrifier l'un pour l'autre. On pourrait s'interroger sur la portée critique de ce texte. Nous nous attarderons d'abord sur la légèreté et le dynamisme de ce conte, puis sur les critiques que Diderot souhaitait transmettre à travers ce récit faisant l'éloge de l'amitié (...)
[...] Ce dernier est renforcé par l'hyperbole des lignes 2 - 3 l'âme la plus féroce que la nature ait encore formée et par les superlatifs le plus sévère la plus féroce Coleau est quasiment inhumain dans la mesure où il attend le dernier moment pour annoncer à Olivier l'imminence de la mort de son ami. Le jeune homme se rend à ses côtés pour éviter la pendaison de Félix, il se jette à ses pieds, et lui demande grâce (l. 5). Le juge fait espérer Olivier en le recevant et en le faisant patienter: Coleau le regarde, se tait un moment, et lui fait signe de s'assoir. Olivier s'assied (l. 6). Mais quelques minutes avant la pendaison de Félix, il conseille à Oliver de se dépêcher d'aller le voir une dernière fois. [...]
[...] L'ensemble du texte paraît extrêmement condensé, l'auteur est allé à l'essentiel et a produit un récit vif. De plus, les passages narratifs sont entrecoupés de dialogues, qui font avancer l'action et révèlent les sentiments et caractères des protagonistes 8 et l 15). Ces paroles au discours directs sont au présent tu veux l il est l je me meurs l mais aussi à l'impératif dépêche-toi l approche l. ce qui dynamise d'autant plus l'extrait. Le ton alerte de ce conte accentue donc sa légèreté apparente. [...]
[...] Cependant, le ton utilisé par Diderot est en décalage avec le fond du texte, extrêmement critique et ironique. Dans cet extrait, Diderot transmet une critique d'un juge et de la justice de son époque. On constate d'abord que le personnage d'Olivier est assez caricatural et que son sacrifice pour sauver son ami est plutôt pathétique. Félix, le balafré l'avait sauvé donc Olivier n'hésite pas à le sauver à son tour. Toutefois, en aidant son ami à fuir, Olivier perd la vie et devient une victime indirecte de la justice et du juge. [...]
[...] Diderot dénonce donc la sévérité de la justice du XVIIIe s. et tout particulièrement des tribunaux d'exception Caen, Reims, Valence et Toulouse Cet extrait n'est pas sans rappeler le Traité sur la Tolérance de Voltaire (1763), écrit dans le but de réhabiliter Jean Calas, injustement accusé d'infanticide par le tribunal de Toulouse. Finalement, Diderot donne dans ce conte une image sévère du système judiciaire, il le critique indirectement à travers l'histoire d'une amitié entre deux hommes. Le conte historique des Deux amis de Bourbonne fait donc l'éloge de l'amitié et des sacrifices qu'elle peut entraîner, dans un récit dynamique et vivant. [...]
[...] Comme l'indiquent le paratexte et la fin de l'extrait, les deux amis sont dévoués l'un à l'autre depuis leur enfance, ce qui fait penser à un conte de fées dont le sujet serait plutôt convenu. L'extrait étudié s'attarde tout particulièrement sur la réaction d'Olivier à la suite de l'annonce de la sanction prononcée par le tribunal à l'encontre de son ami, qui était devenu contrebandier. Olivier tente alors de voir une dernière fois et de sauver Félix, condamné à être pendu. [...]
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