Commentaire de texte (bac +3) d'un poème du Spleen de Paris de Baudelaire intitulé Le Désir de peindre.
[...] L'observation des femmes cycliques des Fleurs du Mal est ici respectée. La femme surprenante (l.6) à caractère double est mise en évidence par des connecteurs d'opposition mais (l.11-13) et par le balancement rythmique de la phrase (l.12-13) non pas mais et non pas mais A. Une créature de rêve Ici, celle en qui le noir abonde n'est pas sans charme ni mérites : remarquons les champs lexicaux de la grâce et celui de la lumière : Belle chose (l.4) promettant la lumière et le bonheur (l.11) dotée d'une grâce inexprimable (l.22), rieuse (l.22) et délicieuse (l.24). [...]
[...] Introduction Le "Désir de Peindre" est un poème extrait du Spleen de Paris, recueil des premiers en prose de Baudelaire et publié en 1832. Par ce poème en prose, Baudelaire s'écarte des contraintes du mètre et de la rime au profit d'un nouveau mode d'expression. Le "Désir de Peindre", évoquant le double caractère féminin, à la fois créature charnelle qui fait rêver Baudelaire reprend également l'aspect carnassier et animal de la femme désirée. Le "Désir de Peindre" reprend donc l'essentiel de la thématique des Fleurs du Mal : comme dans "Parfum Exotique", la femme aimée est l'inspiratrice, celle qui engendre la création poétique. [...]
[...] -Pourtant la lune est enivrante (l.14) : elle transporte l'homme et l'artiste grâce à son parfum vénéneux et le fait aller au-delà de lui- même. Ainsi, la femme aimée est dangereuse. d'abord, "surprenante","mystérieuse" et "explosive" ensuite, la femme désirée s'apparente progressivement à l'hôte inquiétant, insoumis, dangereux et révolté d'un antre , habité par une bête carnivore. Amour de la proie (l.19) révèle le côté animal de la femme, une sorte de Diane Chasseresse, dont on devine peut être les mâchoires féroces. [...]
[...] C'est un être solaire qui engendre le bonheur: un astre noir versant la lumière et le bonheur (l.11) B. Une créature dangereuse, mystérieuse L'examen des champs lexicaux de ce poème révèle vite une seconde silhouette féminine : celle de l'animalité. La métaphore inquiétante "ses yeux sont deux antres " (l.7-8) a des connotations bestiales : dans l'imagerie enfantine, l'antre peut abriter un monstre ou une bête féroce. L'oxymore qui compare la femme à un "soleil noir", un "astre noir" (l.10) ainsi que la métaphore de "l'explosion dans les ténèbres" (l.9) mettent en évidence le champ lexical de l'obscur : "noir", "nocturne", "profond", "antres", "mystère", "ténèbres". [...]
[...] Le Désir de peindre - Baudelaire Extrait : Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire! Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu! Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde: et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair: c'est une explosion dans les ténèbres. [...]
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