Baudelaire a consacré les dernières années de sa vie à ce recueil, dont la publication n'intervient que deux ans après sa mort. Il a l'habitude d'écrire en prose (roman, critiques d'art...). Le sous-titre de l'oeuvre, "Petits poèmes en prose", permet de confronter la prose et la poésie dans un rapport qu'il définit dans sa préface adressée à Arsène Houssaye.
« Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? » (préface à Arsène Houssaye) (...)
[...] Lecture analytique Le désespoir de la vieille Introduction Le spleen de Paris (paraît en 1869) : Baudelaire a consacré les dernières années de sa vie à ce recueil, dont la publication n'intervient que deux ans après sa mort. Il a l'habitude d'écrire en prose (roman, critiques d'art Le sous-titre de l'œuvre, Petits poèmes en prose, permet de confronter la prose et la poésie dans un rapport qu'il définit dans sa préface adressée à Arsène Houssaye. Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience? [...]
[...] Une vieille femme elle-même touchante Dans sa faiblesse : ratatinée la petite vieille la bonne vieille = adjectifs à valeur hypocoristique, affectueuse. La femme en est toute réjouie = attitude intérieure du bonheur. La volonté de bien faire à l'imparfait : voulant lui faire des risettes et des mines agréables = champ lexical de la tendresse clichéique. Registre pathétique. Mais cette scène touchante est en fait cruellement déceptive II- UNE SOLITUDE CRUELLEMENT MEDITEE La réaction de l'enfant permet de quitter l'anecdote pour entrer dans la méditation. [...]
[...] L'enfant au cœur des cœurs Vocabulaire des sentiments : se sentie toute réjouie = procès de la joie. Occupe les regards : en voyant Occupe l'action : à qui chacun faisait fête = une scène touchante L'élan d'amour de la vieille femme Le rêve d'une compréhension mutuelle La comparaison dans la fragilité : si fragile comme elle, la petite vieille sans cheveux et sans dents = construction met en scène la privation qui caractérise le physique des deux âges extrêmes de la vie humaine. [...]
[...] C'est une femme dépouillée de ses charmes, à l'âge extrême de la vie où la seule compagnie possible est la mort prochaine. On retrouve l'angoisse fondamentale de la poésie baudelairienne marquée par ce balancement entre spleen et idéal, entre aspiration à la proximité des êtres par le regard et la caresse, comme cette vieille femme. Elle est l'image, le miroir de cette angoisse du poète Conclusion Baudelaire nous livre ici une méditation sur la solitude, cruellement mise en scène à travers des personnages touchants qu'on peut considérer comme des allégories, des avatars du poète (comme dans l'Albatros Cette image de la femme est éloignée des figures séduisantes ou dangereuses présentes dans Les fleurs du mal. [...]
[...] Une méditation sur la solitude : le lamento de la vieille femme Passage du récit à la lamentation Passage au discours direct (tiret, guillemets) La femme est dans le registre de la déploration : exclamation pathétique ah ! elle pleurait généralisation sur le sort des vieilles femmes dans une dimension incantatoire au présent de vérité générale : l'âge est passé de plaire nous faisons horreur Une méditation triste sur le temps qui passe Champ lexical du passage au désert de la solitude : alors la bonne vieille se retira dans sa solitude éternelle Une tristesse, le spleen : et elle pleurait dans un coin (désert) Antithèse, retour en boucle au début du texte par écho et polyphonie : à qui tout le monde voulait plaire / l'âge est passé de plaire, même aux innocents L'impossibilité d'aimer, quasi ontologique : et nous faisons horreur aux petits enfants que nous voulons aimer : la vieille femme est définitivement exclue du monde des vivants, et doit demeurer dans la lamentation de sa solitude désespérée. [...]
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