Mythe d'Orphée et Eurydice, descente d'Orphée aux enfers, Marc-Antoine Charpentier, opéra de chambre, mythes antique, version de Virgile, noces d'Orphée et Eurydice, Orfeo de Monterverdi, version d'Ovide, Appolon, Pluton, opéra italien, Tantale, descente aux enfers, choeur, furies, pathos, tragédie, amour
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) est un compositeur français de la période baroque. Musicien à la cour de Louis XIV, il compose de nombreux ballets (certains pour les entractes des pièces de Molière), puis après la mort de Lully (1687), il se consacre plus particulièrement au genre de l'opéra. Ses oeuvres opératiques ont pour thèmes principalement les mythes antiques : Les Amours d'Acis et de Galatée (1678), Le Jugement de Pâris (1690) ou encore La Descente d'Orphée aux enfers (1687). C'est ce dernier, opéra de "chambre" en deux actes, qui nous intéresse en premier lieu ici, et nous allons nous efforcer d'analyser et de comparer son livret avec les différentes versions (écrites ou mises en musique) du mythe d'Orphée et Eurydice.
[...] Et c'est le dieu du chant et de la poésie, Apollon, qui le retiendra : « Ne tourne point, mon fils, ce fer contre toi-même » et lui conseillera de solliciter la clémence de Pluton pour revoir Eurydice : « implore la puissance du prince ténébreux qui règne chez les morts. » Nous avons également ici un épisode inédit, car c'est un dieu qui conseille à Orphée de se rendre en territoire des morts et c'est par la puissance de sa musique qu'Orphée est sensé convaincre Pluton « Va lui faire sentir la douce violence/De ces charmants accords ». Acte II Le deuxième acte débute dans une tradition plus proche de l'opéra italien (cf. Orphée et Eurydice), par une lamentation de Tantale, Ixion et Titye, gémissant sur leur sort cruel, qui provoqueront la colère d'Orphée : « Cessez, cessez, fameux coupables ». [...]
[...] Il raccourcit ou accentue certains aspects (présence marquée du pathos, ellipse de la descente aux enfers, univers très constaté entre les deux actes), mais c'est particulièrement par l'absence du retour sur terre des deux amants que Charpentier se distingue ; dès lors, dans cette relecture tronquée, l'amour triomphe complètement. [...]
[...] La Descente d'Orphée aux enfers - Marc-Antoine Charpentier (1687) - Le mythe d'Orphée et Eurydice Marc-Antoine Charpentier (1643 - 1704) est un compositeur français de la période baroque. Musicien à la cour de Louis XIV, il compose de nombreux ballets (certains pour les entractes des pièces de Molière), puis après la mort de Lully (1687), il se consacre plus particulièrement au genre de l'opéra. Ses œuvres opératiques ont pour thème principalement les mythes antiques : Les Amours d'Acis et de Galatée (1678), Le Jugement de Pâris (1690) ou encore La Descente d'Orphée aux enfers (1687). [...]
[...] Nous n'avons plus qu'un discours du chœur et des furies qui glorifie la présence et le courage d'Orphée : « Charmante impression de cette voix touchante qui nous ravit, qui nous enchante. » Il n'y a donc aucune conséquence dramatique, valorisant l'amour que se portent les deux protagonistes, car l'opéra se termine sur un « chœur d'ombres heureuses, coupables, de furies et de fantômes » qui, dans les enfers, pleurent ainsi le départ d'Orphée. En guise de conclusion, nous dirons que l'opéra de Marc-Antoine Charpentier est, de par les thématiques traitées, assez proches des versions précédentes du mythe. Il s'en différencie par la forme car c'est une pièce qui n'est ni une pastorale, ni une cantate, ni pleinement un opéra bien qu'adoptant des caractéristiques empruntées à chacun de ces genres. [...]
[...] Il est intéressant de remarquer qu'il n'est pas fait mention du chemin et des épreuves qu'Orphée a pu rencontrer pour entrer aux enfers, contrairement aux autres versions du mythe. Au son de la voix d'Orphée, les furies ne ressentent plus de douleurs : « Je respire, ma roue s'arrête en ce moment », la roue d'Ixion s'arrête, Tantale n'a plus soif et les vautours cessent de déchirer Titye. Il semblerait ici que dans la manière dont le librettiste de Charpentier décrit les supplices des enfers, que celui-ci ait bien lu son Dante et l'Enfer (1555) plus particulièrement car il n'est fait aucune description comme celles-ci dans les précédentes versions. [...]
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