Le texte ne présente aucune difficulté lexicale majeure, à l'exception notable de "nature". Dans une première définition, on pourrait entendre par là l'ensemble des processus chimiques et biologiques de l'univers ; mais on peut également entendre par là - c'est en particulier le cas dans la fin du texte - une forme de normalité (...)
[...] Si oui, pourquoi ne pas reconnaître que la pensée elle aussi relève de la mécanique), soit sur la prudence cartésienne dans une époque encore dominée par l'intolérance religieuse. La thèse outrée opposant "animaux machines" et pensée humaine divine paraît intenable, eu égard à la proximité évidente entre tous les vivants ; mais assurément, Descartes n'a pas le droit d'écrire en toutes lettres un matérialisme radical où l'âme serait réduite à une série de processus chimiques. Il n'en ouvre pas moins la voie à Darwin et aux neuroscience modernes. [...]
[...] Mieux encore : l'artisan qi l'a conçue l'a précisément façonné eu égard à ces contraintes physiques (le but consistait à faire tenir un plateau horizontal en équilibre sur des pieds verticaux), et grâce à ces mêmes contraintes physiques (les outils employés pour façonner la table, mais aussi les chevilles, les tenons et les vis qui la font tenir, "fonctionnement" grâce aux lois de la nature). Perspective dont il faut au moins esquisser l'ampleur. Avec un tel raisonnement, aucun objet physique ne peut jamais sortir de la "nature". Une locomotive serait ici naturelle, tout comme un cachet d'aspirine ou encore les déchets nucléaires sortis d'une centrale : l'humain apparaît comme une puissance naturelle parmi d'autres, et parfaitement incapable de jamais rien produire d'artificiel. [...]
[...] Ce débat connaît actuellement un regain d'intérêt par le biais de l'informatique. Peut-on, par un "cerveau électronique", imiter la pensée humaine ? Descartes, sur ce point, est parfaitement clair : encore une fois, il faut distinguer, et même opposer, corps et pensée. L'automate en question n'aurait pas le pouvoir de penser : il serait donc incapable de raisonnement, d'imagination, et d'une quelconque autonomie. Deuxième partie On pourrait se demander pourquoi Descartes conteste la distinction entre machine et corps naturel, entre nature et artifice, si c'est pour réaffirmer aussitôt la spécificité humaine par rapport à l'animal en prétendant que l'humain possède quelque chose "en plus" par rapport aux animaux (en l'occurrence, la pensée) - d'où cette théorie choquante des animaux machines, où toutes les bêtes, y compris les mammifères supérieurs, sont réduits à un simple mécanisme agité de réflexes incontrôlés. [...]
[...] Descartes, Les principes de la philosophie : le vivant Commentaire composé semi-rédigé sur un extrait de l'ouvrage Les principes de la philosophie de Descartes, dans lequel le philosophe opère une comparaison entre les machines produites par l'industrie humaine et les corps engendrés par la nature. Texte étudié ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose, sinon que les effets des machines ne dépendent que de l'agencement de certains tuyaux, ou ressorts, ou autres instruments, qui, devant avoir quelque proportion avec les mains de ceux qui les font, sont toujours si grands que leurs figures et mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens. [...]
[...] D'abord, Descartes présente son affirmation principale selon laquelle la seule différence réelle entre machines et corps consiste en une simple question d'échelle. Ensuite, il justifie cette affirmation par le recours aux sciences physiques. Enfin, il illustre cette justification par l'exemple de l'horloge qui marque les heures. Première partie Descartes n'admet aucune différence fondamentale entre les machines artisanales et les corps naturels. Le corps naturel, y compris organique, se résume à un agencement de tuyaux, d'engrenages et autres ressorts microscopiques : ci-contre, des hématies dans une alvéole pulmonaire (copyright du Centre de Microscopie Electronique à Balayage et microanalyse CMEBA). [...]
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