La Pléiade est un groupe littéraire formé au milieu du XVIe par sept poètes français. Ils s'opposent fortement à l'obscurantisme, et veulent faire reculer le « Monstre Ignorance » en diffusant la culture antique. Les principaux critères de la Pléiade sont rassemblés dans le manifeste de Du Bellay : Défense et illustration de la langue française (1549) qui appelle notamment à un enrichissement de la langue française et à une rupture avec la poésie médiévale. L'alexandrin, l'ode et le sonnet sont imposés comme les trois formes poétiques majeures, et les quatre thèmes principaux sont l'homme, l'amour, la nature et la fuite du temps.
Ronsard, membre le plus connu de la Pléiade, est un poète français (1524-1585), figure majeure de la littérature poétique du XVIe siècle. Son œuvre la plus célèbre, Les Odes (1550-1552 et publié par ses amis en 1586 après sa mort) est un recueil de poèmes lyriques développant les thèmes de la nature et de l'amour, à travers le sonnet. « Je n'ai plus que les os », l'un des sonnets du recueil, décrit la lente et douloureuse agonie de Ronsard dans les deux premiers quatrains puis met en avant la douceur de l'amitié dans les deux tercets suivants.
[...] Ce poème est, somme toute, très révélateur de l'humanisme puisque le moi apparaît comme la source de tout, le poème étant en effet centré sur le je perdu et retrouvé de Pierre de Ronsard. D'autres critères ancrent également le poème dans l'humanisme, tel que l'importance du corps et la précision anatomique du poète, omniprésent sur l'ensemble du sonnet. [...]
[...] La déchéance physique de Ronsard est également exposée au vers 1 avec notamment le chiasme je / les os / un squelette / je qui met en valeur les termes physiques os et Squelette placés, grâce au chiasme, au milieu du vers. Squelette évoque par ailleurs la mort de façon très concrète et matérielle. De façon générale, la grande précision anatomique sur l'ensemble des deux quatrains insiste sur le physique renforçant ainsi la souffrance corporelle du poète, ce que nous pouvons voir avec les termes les os (v. mes bras (v. mon œil (v. et mon corps (v. En plus de la déchéance physique de Ronsard, ce poème correspond clairement à un tableau sinistre de la mort, par l'angoisse du poète. [...]
[...] Je n'ai plus que les os, un squelette je semble s'apparente à un tableau sinistre de la mort. Nous pouvons le voir en premier lieu, à travers la déchéance physique du poète, exprimée de façon très vive au vers 2. L'assonance en é met en valeur et insiste sur la souffrance du poète, ainsi que la construction, identique pour les quatre termes (-dé privatif, puis un radical faisant référence à une partie du corps). La gradation insiste, quant à elle, sur le fait que la souffrance physique soit de plus en plus profonde, des nerfs à la pulpe. [...]
[...] faisant écho aux quatre adjectifs du vers mais avec un sens beaucoup plus doux. Par ailleurs, le statut de la mort change puisqu'elle ne frappe plus comme au vers mais endort cette fois- ci (vers 12) ce qui lui confère un aspect presque maternel. Le tableau sinistre du début est également atténué par la douceur de l'amitié. Dans un premier temps, le vocabulaire est en effet celui de la douceur avec des termes tels que œil triste et mouillé (v. 10) baisant (v. et chers répété deux fois au vers 13. [...]
[...] Commentaire des Derniers vers de Pierre de Ronsard : "Je n'ai plus que les os" Je n'ai plus que les os, Pierre de Ronsard Je n'ai plus que les os, un squelette je semble, Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé, Que le trait de la mort sans pardon a frappé, Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble. Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble, Ne me sauraient guérir, leur métier m'a trompé ; Adieu, plaisant Soleil, mon oeil est étoupé, Mon corps s'en va descendre où tout se désassemble. [...]
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