L'extrait que nous avons à étudier est tiré de La Marianne de Tristan l'Hermite. Tristan l'Hermite se lance dans l'écriture autour des années 1630. La Marianne est la première pièce qu'il a écrite. L'histoire de La Marianne est tirée d'un fait historique concernant Hérode 1er le Grand et sa deuxième épouse Marianne qu'il tua après avoir eu d'elle cinq enfants. Tristan l'Hermite associe à ce fait historique le thème de la passion, afin de mettre en évidence le rôle des passions dans le déroulement des faits publics. Tristan l'Hermite s'est inspiré également d'une pièce ayant traité du même sujet historique. Il s'agit de celle de A. Hardy avec La Marianne, en 1595. Il s'est également inspiré d'écrits d'un historien du 1er siècle après J.-C.: Flavius Josèphe. La Marianne est mis en scène pour la première fois en 1636 sur la scène du Marais. La pièce connaît un vif succès qui est notamment dû à l'interprétation du rôle d'Hérode par Mondory.
[...] Sa déraison est arrivée au troisième stade : il est inconscient. Jusqu'à présent il avait préservé quelques bribes de la réalité : que ce soit la réalité du monde extérieur dans son amnésie ou bien la vérité de tous les événements passés dans ses hallucinations. Il est maintenant dans un état proche de la mort, comme le souligne le Capitaine des Gardes au vers 1800 : Possible que des sens il reprendra l'usage : le mot possible montre que son réveil n'est pas certain et qu'il se peut également qu'il ne se réveille pas et donc qu'il meurt. [...]
[...] Hérode est un personnage ayant deux faces : la face publique et la face privée. La première est celle du Roi qui donne des ordres, comme nous pouvons le voir au vers 1735 : Dites-lui de ma part qu'elle me vienne voir Il parle également à la voix active quand il s'agit d'exercer son pouvoir de Roi, par exemple, il dit au vers 1742 et 1743 : Alors que je commande on ne m'obéit pas L'enchâssement du vers 1744 : Sire, que vous plait-il ? [...]
[...] Ainsi, Mariane continue à le faire souffrir en étant morte. Hérode n'a aucune maîtrise de lui-même, il est totalement passif et ainsi la passion et la folie le prennent sans qu'il ne puisse résister à elle. Cette passivité peut notamment se voir à la voix passive qui est utilisée, et qui est en opposition à la voix active que Hérode utilisait en exerçant son pouvoir. Hérode n'est plus le sujet de l'action, il subit cette action, comme nous pouvons le voir au vers 1734 : Ce long éloignement me met au désespoir au vers 1735 : qu'elle me vienne voir au vers 1736 : elle cause ma joie au vers 1751 : cet objet affligeant revient pour me punir au vers 1752 : Et ma triste mémoire en m'offrant son image (ce n'est pas lui directement qui est le sujet, c'est sa mémoire qui agit contre sa propre volonté), au vers 1755 : Ce qui me parait que pour me tourmenter au vers 1756 : Erreurs qui me causez des remords si sensibles au vers 1757 : Procédés violents, vous m'êtes trop visibles au vers 1769 : Toi dont l'aspect divin me trouble et me console Et enfin du vers 1795 au vers 1797 où il parle de son âme en se détachant d'elle, comme il s'est détaché de sa mémoire : son âme le pousse à suivre Mariane dans la mort, mais ce n'est pas lui directement qui est le sujet de ces trois vers. [...]
[...] La Mariane est mis en scène pour la première fois en 1636 sur la scène du Marais, la pièce connaît un vif succès qui est notamment dû à l'interprétation du rôle d'Hérode par Mondory. L'extrait se situe du vers 1733 au vers 1809 (la fin). Il s'agit de la dernière scène du dernier acte. Dans cet extrait, Hérode parcourt plusieurs stades de la folie tandis que Narbal et le Capitaine des Gardes observent ce personnage de fou. Nous pouvons distinguer trois mouvements, durant le premier, allant du vers 1733 au vers 1749, Hérode a oublié l'exécution de Mariane. [...]
[...] Sans compter que cet indice de vérité n'est dit qu'après une grande insistance de la part d'Hérode. Durant son hallucination, ils n'interviennent pas pour le ramener à la raison, ils ne font que l'observer. Narbal et le Capitaine des Gardes ne font que commenter sa folie, au vers 1740 : L'excès de cet ennui brouille sa fantaisie au vers 1741 : En effet l'on dirait qu'il est en frénésie puis à la fin de la scène dès qu'il est évanoui, à partir du vers 1798. [...]
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