Commentaire composé de l'extrait suivant tiré de Cyrano de Bergerac :
[...] Ces deux oiseaux représentent deux formes incompatibles de gouvernement. La critique des institutions humaines Cyrano s'est souvent amusé à prendre à la lettre des expressions idiomatiques en usage chez les hommes. Il les fait appliquer, privées de leur sens métaphorique, par les oiseaux. Ainsi l'expression mourir de chagrin devient-elle l'occasion d'une mise en scène, celle de la mort triste (l. 19). L'expression métaphorique être pieds et poings liés est aussi prise au sens propre et adaptée à l'anatomie des oiseaux : le roi se retrouve les pieds et les ailes liés (l. [...]
[...] Ces élections ont lieu très souvent : tous les six mois (l. 9). Mais le roi peut être dépossédé du gouvernement (l. 14) à n'importe quel moment de son mandat. Le roi réunit une assemblée hebdomadaire : chaque semaine il tient les états, ou tout le monde est reçu à se plaindre de lui (l. 13). C'est le moment ou il rend la justice, l'on peut reconnaître ici l'image traditionnelle du roi Saint Louis qui prononçait ses arrêts sous un arbre, alors que le monarque ailé les rend, de façon humoristique, perché sur l'arbre. [...]
[...] Commentaire composé : Nous ne choisissons pour notre roi que le plus faible Présentation du texte Au cours de son second voyage, le narrateur, qui avait déjà visité la lune, se retrouve sur le soleil. Il découvre l'heureuse république des Oiseaux dont la pie lui explique le fonctionnement politique, en cachette des autres oiseaux pour qui un homme est un ennemi. L'organisation politique de ce royaume est originale, c'est pourquoi nous étudierons d'abord les procédés du dépaysement. Mais il apparaît bien vite que le choix des oiseaux permet une sage organisation des pouvoirs. [...]
[...] Critique de la guerre Le règne sous lequel nous nous trouvons ici est celui de la colombe, oiseau de la paix. D'autre part, la pie critique les hommes qui laissent commander aux plus grands, aux plus forts et aux plus cruels (l. 5). Enfin, la guerre elle-même est condamnée sans appel : nous voulons qu'il soit d'une humeur pacifique, pour éviter la guerre, le canal de toutes les injustices (l. 11-12). Ce sont bien les instincts traditionnellement belliqueux et expansionnistes du pouvoir qui sont ici dénoncés. [...]
[...] Mais plus que la construction d'un monde, Cyrano nous propose la mise en pièces de nos préjugés humains, soit par la remise en cause directe de nos opinions arrêtées, soit par la prise à la lettre d'expressions toutes faites du langage. Le lecteur est d'emblée gagné par la fantaisie de cette situation. Cyrano suggère qu'il n'y a pas une vérité et que l'homme gagnerait à réfléchir sur des institutions pour en trouver les ridicules et ainsi être plus tolérant à l'égard d'autrui. [...]
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