Commentaire composé sur un extrait du livre IV de L'Histoire des Oracles de Fontenelle.
[...] L'extrait étudié est tiré du quatrième livre de L'Histoire des oracles. Dans cet extrait en trois parties, l'auteur cherche à démontrer par le biais d'une petite histoire qu'il faut vérifier les faits avant de chercher à les expliquer. On a donc un récit choisi pour convaincre le lecteur d'une idée. Texte : Il serait difficile de rendre raison des histoires et des oracles que nous avons rapportés, sans avoir recours aux Démons, mais aussi tout cela est-il bien vrai ? [...]
[...] Lignes 7/8 : phrase de transition vers l'exemple. Paragraphe 3 : L'exemple : petit récit qui sert d'exemple : les gens ont cherché les causes de cette dent d'or sans vérifier qu'elle était bien en or. Paragraphe 4 : Conclusion générale avec à la fin une sorte d'élargissement au fonctionnement de l'esprit humain. B. Une structure argumentative Affirmation d'une thèse puis illustration par un exemple à partir duquel l'auteur tire une conclusion générale Situation d'énonciation : émetteur présent et lecteur (=récepteur). [...]
[...] Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux chrétiens, et aux Turcs. En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rullandus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le sentiment que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme, nommé Libavius, ramasse tout ce qui avait été dit sur la dent, et y ajoute son sentiment particulier. [...]
[...] Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eût examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse; mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre. Rien n'est plus naturel que d'en faire autant sur toutes sortes de matières. Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. [...]
[...] Ce procédé de contraste permet à Fontenelle de ne pas exprimer clairement son point de vue dans l'exemple, mais de procéder par sous-entendu de manière ironique. B. Le ridicule naît de l'ironie. Fontenelle emploie des antiphrases : "figurez-vous quelle consolation . " : il pense le contraire, c'est-à-dire que la dent ne console pas tout. Adverbe "plaisamment" traduit la moquerie de Fontenelle et en même temps s'oppose à "malheurs" ; Lignes 15/16 : "afin que cette dent ne manqua pas d'histoire" : moquerie sous-entendue à l'égard des historiens qui se passionnent de choses sans intérêt. [...]
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