Cours détaillé sur le dénouement du roman de Laclos Les Liaisons dangereuses sous la forme d'un plan en quatre parties : un dénouement complet, invraisemblable, conventionnel, moral ?
[...] De plus, les personnages négatifs ne sont pas punis de façon exemplaire. L'amour de Valmont pour la Présidente, qui transparaît dans certaines lettres, sa mort au cours d'un duel, qui s'apparente à un suicide d'amour, rachètent le personnage. Quant à Mme de Merteuil, on peut hésiter entre deux interprétations : la première voit en Mme de Merteuil la seule rescapée du désastre : bien que borgne et désargentée, elle peut encore survivre, et même recommencer à vivre, selon ses " principes " libertins (cf. [...]
[...] Le mal est dans la société, la vérité est du côté de la nature et du sentiment. Les libertins sont punis par les armes de l'honnêteté qu'ils ont détournée et bravée. Le silence de la marquise est la pire et la plus claire des éliminations dans une société où la lettre est le véhicule de l'honnêteté. Cette œuvre révèle pour la première fois la toute-puissance de la sensualité et la force invincible de cet instinct qui peut devenir un redoutable moyen d'exercer sur autrui sa force et son emprise. [...]
[...] Le fait que Mme de Merteuil soit défigurée par la petite vérole a une valeur symbolique : Laclos lui fait littéralement perdre la face. Cf. à présent son âme était sur sa figure (lettre CLXXV). III. UN DÉNOUEMENT CONVENTIONNEL ? Non, car on n'y trouve nulle consolation pour [les] malheureuses victimes (lettre CLXXIII), le bien ne triomphe pas : l'honnête femme ne survit pas au méchant qui l'a perdue. De plus, on n'assiste pas à la conversion du libertin. Enfin, aucun personnage n'est présenté comme parfait : Mme de Rosemonde est trop indulgente, Mme de Tourvel trop sûre d'elle ou trop naïve. [...]
[...] Laclos détruit un préjugé de son temps : la croyance traditionnelle en la pureté et en l'innocence des êtres jeunes. La défaite de Mme de Tourvel montre la vanité d'une autre croyance : la supériorité de la vertu sur le vice. Cependant, Les Liaisons dangereuses ne sont pas un roman à thèse : en dernier recours, la fin, loin d'être univoque, laisse la place à l'interprétation personnelle du lecteur. Jean Fabre, lui, a tranché: Les Liaisons dangereuses restent un roman prestigieux, dans la mesure même où Laclos n'a pas réussi à en faire un roman moral. [...]
[...] 1 Les Liaisons dangereuses : réflexion sur le dénouement I. UN DÉNOUEMENT COMPLET ? En une douzaine de lettres ou un peu plus, le sort de tous les personnages est fixé (comme dans une tragédie). Le modèle épistolaire dicté par Merteuil à Valmont entraîne la mort de Mme de Tourvel. La lettre CLVIII où Valmont révèle que c'est à lui que la marquise doit la trahison de Danceny entraîne : o La mort de Valmont tué en duel par Danceny dont les yeux ont été ouverts par Mme de Merteuil o La mort de Mme de Tourvel, à l'annonce de celle de son amant (lettre CLXV) o La retraite au couvent de Cécile déshonorée (lettre CLXX) o Le départ pour Malte de Danceny mû par le remords, l'honnêteté et le désabusement (lettre CLXXIV) o La punition de la marquise en plusieurs étapes : Bruits sur la façon dont elle trompait Valmont et Danceny (lettre CLXVIII + lettres LXXXI et LXXXV publiées par Danceny Scène de la comédie italienne où tout le monde lui tourne le dos et fait la fête à Prévan La dernière lettre du recueil nous apprend qu'elle est défigurée par la petite vérole, qu'elle perd son procès et qu'est ruinée, qu'elle fuit en Hollande avec l'argenterie et les bijoux qui appartiennent à ses créanciers spoliés II. [...]
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