Effroyables jardins est un court récit de Michel Quint, publié en 2000, qui évoque l'histoire de Lucien, le narrateur du livre. A travers ce récit, cet adolescent découvre le courage ordinaire que son père dissimule derrière son humilité d'instituteur et de clown amateur. Avant de présenter l'épisode dramatique de la fosse, Gaston évoque les raisons de son emprisonnement avec le père. Cette forme de digression l'amène à théâtraliser son discours (2° axe), qui, de ce fait, prend une résonance orale toute particulière (1er axe).
[...] On peut toutefois répondre grâce au lexique chtimi - français p.122 : seul le terme rancuneux semble le fait de l'écrivain. Les solécismes, ou atteintes à la syntaxe, particulièrement sensibles ici dans la suppression des négations Je sais plus l Henri et Emile étaient pas de nos belles folies l. et les multiples entorses aux parallélismes de construction. Certains de ces passages tiennent de la simplification propre à la langue parlée Ton père faisait goal l. ; d'autres sont à ranger parmi les formules de mise en valeur et d'insistance, redoublement du sujet . [...]
[...] 41-42), Ils nous saoulaient de pourquoi et de ah, mais (l. 26-27 : discours indirect libre). Avec beaucoup d'expressivité, l'ensemble du texte reproduit les digressions, interruptions du locuteur, qui permettent d'imaginer ses réactions, face à son propre discours dont il est le premier à apprécier les effets : En des temps pareils, le sport c'est trop dangereux. A preuve Ah ah ah ! (l.52-53). Il est permis de reconnaître ici une véritable didascalie : l'auteur met en scène le locuteur, comme s'il tenait à dramatiser (au sens plein du mot) le discours qui transformera les représentations mentales de l'enfant. [...]
[...] 36-38 depuis Les Schleus avaient raflé Jusqu'à . Ah ah ah ! Effroyabbles jardins, de Michel Quint Introduction Effroyables jardins est un court récit de Michel Quint, publié en 2000, qui évoque l'histoire de Lucien, le narrateur du livre. A travers ce récit, cet adolescent découvre le courage ordinaire que son père dissimule derrière son humilité d'instituteur et de clown amateur. Avant de présenter l'épisode dramatique de la fosse, Gaston évoque les raisons de son emprisonnement avec le père. Cette forme de digression l'amène à théâtraliser son discours axe), qui, de ce fait, prend une résonance orale toute particulière (1er axe) Par rapport aux canons de la langue écrite, le discours de Gaston présente plusieurs distorsions qui dénoncent son oralité : on relève tout d'abord des termes familiers : leur présence est constante. [...]
[...] métaphores pittoresques (des raisonnements qui se mordaient la queue l. travail sur les sonorités et les images Et on mettait trois thunes dans le manicrac ! l. séquences rythmiques jouant sur la parenté phonique Des rebusilleries, des repensées, à tourner fou l.46-47). Conclusion Sans doute Michel Quint valorise-t-il ici la langue parlée, pour la restituer dans son pouvoir d'expressivité et d'authenticité. Langue forgée, à la manière de Céline : une vérité de parole qui transporte le lecteur au cœur des personnages et de leur univers. [...]
[...] Cette question est présente, du fait que le récit de Gaston est à l'origine prononcé en patois picard. Il ne s'agit donc pas de réécriture au sens strict, mais de passage de l'oral à l'écrit, d'une parole à une autre. L'exact de ses mots, ses barbarismes, j'ai presque oublié. J'ai réécrit. [ ] (p.26) Le texte pose donc le problème de la restitution des sources et de la mémoire fidèle, mais aussi de leur nécessaire reconduction dans l'écriture : de là, l'écart entre la réalité vécue et son devenir dans la page En fait, l'oralisation du discours entre dans une stratégie littéraire de mise en scène : quand bien même il serait familier, comme jailli spontanément de la mémoire du locuteur Qu'est-ce que je disais ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture