Commentaire composé sur le passage décrivant l'agonie de Goriot dans l'oeuvre d'Honoré de Balzac Le Père Goriot.
[...] Oui, je le vois, pour elles, l'habitude de m'ouvrir les entrailles a ôté du prix à tout ce que je faisais. Elles auraient demandé à me crever les yeux, je leur aurais dit : " Crevezles ! " Je suis trop bête. Elles croient que tous les pères sont comme le leur. Il faut toujours se faire valoir. Leurs enfants me vengeront. Mais c'est dans leur intérêt de venir ici. Prévenez- les donc qu'elles compromettent leur agonie. Elles commettent tous les crimes en un seul. Mais allez donc, dites- leur donc que, ne pas venir, c'est un parricide ! [...]
[...] Lecture Si elles ne viennent pas ? répéta le vieillard en sanglotant. Mais je serai mort, mort dans un accès de rage, de rage ! La rage me gagne ! En ce moment, je vois ma vie entière. Je suis dupe ! Elles ne m'aiment pas, elles ne m'ont jamais aimé ! Cela est clair. Si elles ne sont pas venues, elles ne viendront pas. Plus elles auront tardé, moins elles se décideront à me faire cette joie. Je les connais. [...]
[...] Goriot retrouve les intonations et les discours des héros antiques. Quand il parle de se crever les yeux, il rappelle Œdipe, le plus célèbre d'entre eux qui se creva les yeux après avoir appris qu'il avait tué son père et épousé sa mère. Comme dans les grands cycles de la tragédie grecque, il imagine même une fatalité familiale qui le vengera d'avoir été assassiné par l'abandon : leurs enfants me vengeront Conclusion Ce texte intensément pathétique décrit à la fois la beauté sublime d'un amour absolu, mais aussi les ravages d'une passion. [...]
[...] Par cette générosité qui transcende la souffrance et le ressentiment, Goriot suscite chez le lecteur un sentiment d'admiration, qui est autre ressort du pathétique. Le paroxysme de la souffrance Cette scène nous émeut, car Balzac décrit un paroxysme de souffrance physique et morale. Atteint selon Bianchon d'apoplexie sérieuse Goriot délire. Discret et taciturne pendant tout le roman, il libère au moment de mourir toute sa rancœur. Les répétitions, les phrases exclamatives scandent ce paroxysme de douleur et d'amertume : Mais je serai mort, mort dans un accès de rage, de rage ! La rage me gagne ! [...]
[...] Venez à votre père qui a été si bon pour vous et qui souffre ! " Rien, personne. Mourrai- je donc comme un chien ? Voilà ma récompense, l'abandon. Ce sont des infâmes, des scélérates ; je les abomine, je les maudis ; je me relèverai, la nuit, de mon cercueil pour les remaudire , car , enfin , mes amis , ai - je tort ? Elles se conduisent bien mal ! Hein ? Qu'est- ce que je dis ? [...]
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