Delfica, Gérard de Nerval, poésie, mythologie, Dafné, dieux antiques
Le titre même du poème nous donne déjà une grille de lecture du texte. « Delfica » résonne dans le prénom de la nymphe « Dafné » qui est présente dès le premier vers, mais ce titre évoque aussi les lieux sacrés de Delphes. La mythologie grecque et romaine est complètement insérée dans le poème de Nerval. Il est alors possible que le titre dévoile une partie de la vie du poète, et notamment ses rencontres avec des jeunes filles qui composeraient Delfica.
[...] rompent le cercle. Le poète nous dit que « rien n'a dérangé le sévère portique », et verticalité et horizontalité, ainsi que le tiret du début du vers 14 qui fait écho aux points de suspensions à chaque fin de strophes, tranchent avec la construction cyclique. Mais le tiret peut aussi faire figure de prise de parole, une parole prophétique de la sibylle qui annoncerait qu'au final rien n'a changé puisque « rien n'a dérangé le sévère portique », une prison avec ses barreaux infranchissables : ceux du « péristyle immense » (v. [...]
[...] La mythologie grecque et romaine est complètement insérée dans le poème de Nerval. Il est alors possible que le titre dévoile une partie de la vie du poète, et notamment ses rencontres avec des jeunes filles qui composeraient Delfica. Dès la première strophe, la mythologie apparaît sous les traits de Dafné, qui est apostrophée par le poète : « La connais-tu, Dafné » : et c'est le visage d'une nymphe ovidienne que retrace ici Nerval. Il évoque cette « ancienne romance », celle d'Apollon qui poursuit Dafné obligeant celle-ci à se transformer en « lauriers », et qui la pleure « sous les lauriers blancs ». [...]
[...] celle d'oracle de Gaïa : « la terre a tressailli d'un souffle prophétique » (v. 11) qui annonce la mort du Python au centre de la terre : « Et la grotte [ où du dragon vaincu » (v. 7/8). Des métamorphoses qui continuent la perpétuelle métamorphose de Dafné qui tend à changer dans le temps, et cela à travers l'écriture poétique. Pourtant ce temps est à la fois toujours actif grâce au rythme, et paradoxalement se pose comme un arrêt sur image à travers cette vision d'un monde qui dort. [...]
[...] De la même façon, le visage d' « Octavie » qui « imprimait ses dents d'ivoire dans l'écorce d'un citron » se reflète dans celui de Dafné : « et les citrons amers où s'imprimaient tes dents » (v.6). C'est l'idée d'une réminiscence, qui entraîne ensuite de nombreuses répétitions, à commencer par celle de l'interrogation : « La connais-tu/Reconnais-tu » ainsi que par l'anaphore de «et »/ « où » dans la deuxième strophe, et le retour de l'allitération en « s » entre le premier quatrain et le dernier tercet. Ce perpétuel recommencement peut encore se voir à travers le préfixe « re » de verbes tels que : « recommence » (v. [...]
[...] et « ramener » (v. 10). On a l'impression d'une construction cyclique à la fois du mythe, mais aussi du poème et du temps. En effet on remarque une temporalité particulière où le passé est omniprésent et tend à se transformer en futur à l'image de l'ancienne sibylle qui révèle l'avenir. Le mythe passé se traduit par un premier imparfait : « connais, reconnais, s'imprimaient » qui impose la recherche du passé à travers les interrogations des deux quatrains, ce passé reste pourtant gravé dans la mémoire présente du poète et du lecteur : « recommence, dort, pleures » un présent qui semble être de tous temps comme l'indique les « toujours, encor » 13). [...]
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