1793, Littérature, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, féminisme, gent féminine, droits de la femmme, Révolution française, XVIIIe siècle, philosophie des Lumières, siècle des Lumières, L'émancipation de la femme, Flora Tristan, Lettres d'une Péruvienne, Françoise de Graffigny, inégalités dans le mariage, La Voix du peuple, droit politique, révolution de février 1848, esclavage, oppression, injustice, De l'esprit des lois, Montesquieu, prostituée, Dernier jour d'un condamné, Victor Hugo, argumentation, pitié, pathétique, enfant non reconnu, contrat social, conviction, aspect législatif, acte juridique, Discours de la servitude volontaire, La Boétie, droits naturels
Dès le début du dix-huitième siècle, un vent nouveau souffle sur l'Europe et notamment en France où de nombreux écrivains et philosophes tels que Diderot, Voltaire ou Rousseau, répandent des idées héritées de l'Humanisme, qui consistent à mettre l'homme au premier plan. Ainsi, ce courant qu'on appelle le siècle des Lumières, entraîne et provoque la Révolution française de 1789. L'homme se considère désormais totalement libre. Seulement, les femmes semblent être exclues de cette liberté. C'est pourquoi se révolte Olympe de Gouges en écrivant La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Mariée à 16 ans et veuve deux ans plus tard, cet enfant illégitime se fait fort de défendre les femmes dans son oeuvre. 100 ans plus tard, Flora Tristan, pionnière du féminisme, déclare dans la préface de L'émancipation de la femme qu'elle est une écrivaine et oratrice engagée et visionnaire qui fait de la défense des femmes une priorité absolue.
[...] Son œuvre est surtout une œuvre de circonstance qui réécrit la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen face à l'urgence de faire valoir les droits des femmes et des autres. En conclusion, lorsqu'Olympe de Gouges écrit 1793 sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle se pose en défenseur des droits naturels de l'humanité, en particulier ceux des femmes, mais plus largement pour tous les opprimés et les déclassés. Le combat que de Gouges mène n'est pas exclusivement féministe (terme inventé le siècle suivant), mais elle a écrit un texte de circonstance que l'on peut qualifier à certains égards de visionnaire. [...]
[...] En outre Olympe de Gouges fait appel aux lois naturelles pour justifier l'égalité de tous les humains. S'appuyant sur la Création, elle considère que puisque tout l'être humain est égal à un autre, surtout entre les femmes et les hommes, on ne saurait en aucun cas priver qui que ce soit de ses droits sans transgresser les lois de la nature. Nous l'observons notamment dans « l'exhortation aux hommes », lorsqu'elle intime aux hommes l'ordre de regarder la nature : « Remonte aux animaux, consulte les éléments » pour constater qu'ils n'ont aucune légitimité à s'attribuer plus de droits que d'autres. [...]
[...] Ainsi, en se référant à la loi naturelle, Olympe de Gouges condamne fermement tout type d'inégalité entre les humains. Enfin, l'écrivaine défend le droit des personnes vulnérables en utilisant une véritable rhétorique du pathétique pour provoquer la pitié du lecteur et mieux le faire adhérer à son propos. Cette stratégie argumentative se révèle terriblement efficace à maintes reprises, puisqu'en suscitant l'émotion du spectateur. Olympe de Gouges parvient à mieux défendre les droits des femmes ainsi que ceux de tous les opprimés, en particulier des esclaves, des prostituées ou encore des enfants non reconnus. [...]
[...] Néanmoins, il serait extrêmement réducteur de considérer l'œuvre d'Olympe de Gouges comme uniquement féministe. En effet, elle défend plus globalement les droits des personnes opprimées, mais surtout de tous les humains, quels qu'ils soient. Un combat pour une société meilleure En réalité, le combat de Gouges est bien plus large et s'adresse en particulier aux opprimés, dont les femmes font partie, certes, mais elles ne sont pas les seules. D'ailleurs, le parallèle que l'auteur fait entre les femmes et les esclaves africains dans le « Postambule » nous permet de comprendre que ce qui est en jeu, ce n'est pas tant l'égalité entre les hommes et les femmes, mais c'est tout simplement le recommencement absolu de la nation qui doit marquer la fin de l'existence des oppressions en tout genre, que ce soit la domination de l'homme sur la femme ou l'esclavage, ou toute autre forme d'oppression : « La femme, que l'homme achète comme l'esclave sur une coque d'Afrique », écrit-elle dans le « postambule » pour dénoncer au passage l'exploitation inhumaine des Africains, très en vogue à l'époque. [...]
[...] D'autres auteurs usent du même stratagème pour convaincre leur lecteur de la véracité de leur dire, comme Victor Hugo dans son roman Dernier jour d'un condamné qui présente le meurtrier comme une victime de la société, mais sans parler aucunement de la victime du meurtre, ce qui remet sérieusement en question l'honnêteté d'une telle argumentation. Toujours est-il que l'on retrouve la même idée chez de Gouges : que c'est la société qui est la cause de toutes ces injustices, afin de défendre toutes les personnes opprimées. Ainsi, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ne saurait être considérée stricto sensu comme une défense des femmes, puisqu'elles cherchent à détruire toute forme d'inégalités en général. [...]
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