La Débâcle, Emile Zola, France des années 1870, naturalisme, défaite de Sedan, Second Empire, guerre franco-allemande, Jean Macquart, Maurice Levasseur, Napoléon III, Commune de Paris, Prusse, Semaine Sanglante, troubles sociaux, décadence morale
Si le XIXe siècle est l'époque des découvertes scientifiques, de l'épanouissement intellectuel ou encore des progrès technologiques et sociaux, le début des années 1870 en France est le temps douloureux du désenchantement général et de la désillusion. Dans "La Débâcle", l'auteur naturaliste Emile Zola se propose de relater la chronique douloureuse de la défaite française de la guerre de 1871 et ses multiples conséquences. Dix-neuvième volume de la série "Les Rougon-Macquart", "La Débâcle" a en effet pour cadre la déroute de l'armée française devant les Prussiens à Sedan pendant la guerre franco-allemande de 1870 ainsi que la chute de l'Empire, remplacé le 4 septembre 1870 par la Troisième République. Émile Zola entreprend alors de décrire les difficiles débuts de la nouvelle République, marquée notamment par la Commune de Paris. Ces éléments font de ce roman le seul livre de Zola dont le sujet soit un évènement historique et également le seul de ses récits dans lequel le thème de la guerre est traité.
[...] Zola force donc les traits pour que les faits historiques obéissent à la dynamique de son roman. Ces transformations peuvent apparaître relevées de choix littéraires, mais peuvent également être interprétées comme des choix politiques, dans la mesure où Zola renforce la faiblesse de l'empereur pour mieux la présenter comme une cause de la défaite française. En outre, Zola insiste sur la gravité et la douleur de la défaite et de ses conséquences, ainsi que sur inévitabilité de celle-ci. Ce choix répété d'adopter une vision très pessimiste n'a pas manqué de heurter certains lecteurs de 1892 et les conduire à « reprocher à Zola d'avoir retenu uniquement des traits négatifs, d'avoir rabaissé des combattants héroïques, d'avoir méconnu la portée d'une lutte exemplaire »[2]. [...]
[...] La Débâcle, véritable œuvre littéraire et politique A. De la description à la dénonciation La Débâcle, à bien des égards, constitue un véritable roman au service de l'Histoire. L'auteur Raoûl Girardet reconnaît le travail de documentation et d'information considérable de Zola, notamment pour les passages relatifs à la guerre : « La Débâcle constitue à cet égard un document d'Histoire d'une valeur non contestable et dont [ ] aucun argument, aucune critique factuelle ne sont réellement venus mettre en cause l'exactitude essentielle ». [...]
[...] Leur opposition symbolique permet à l'auteur de montrer deux France qui s'opposent. Par ailleurs, le meurtre de Maurice, favorable à la commune, par Jean, semble représenter la défaite de la Commune face aux Versaillais. Ainsi, au travers de personnages dont le profil type est représentatif des multiples facettes de la société en 1870, Zola brosse le tableau social d'une époque marquée par la désillusion. Mais au-delà des souffrances vives, l'espoir, même insensé, reste présent. B. L'importance de l'espoir au terme d'une période de troubles sociaux Outre le fait évident que l'espoir irraisonné caractérise le sentiment des soldats jusqu'à la défaite qui fait tomber toutes les dernières illusions, il semble que ce sentiment prenne dans le roman de Zola une importance toujours grandissante. [...]
[...] De toute évidence, Zola souhaite faire prendre conscience à ses contemporains de la vérité des évènements historiques et politiques du début des années 1870. En décrivant les faits terribles et en dénonçant les responsables de ceux-ci, l'auteur va à l'encontre du discours patriotique de son époque, dans sa volonté de mettre les Français face à leur responsabilité. En définitive, Émile Zola dresse dans La Débâcle le tableau d'une France marquée par le drame national de la défaite et en proie à des troubles sociaux majeurs. [...]
[...] L'apogée de la déroute française est la bataille de Sedan, qui se déroule le 1er septembre 1870. Parmi les hauts faits militaires et les mouvements de troupes qui sont exposés par l'écrivain, la prise de la position stratégique d'Illy et du Hattoy que le 7e corps était chargé de défendre reste l'un des symboles forts de l'inévitable défaite française. L'épisode de la remise de la lettre de Napoléon III au roi Guillaume, autre symbole du drame national français, est traité avec précision par l'auteur. Parallèlement, Zola analyse les causes profondes de la défaite française. [...]
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