Commentaire composée (Licence 2 Lettres Modernes) en trois parties d'un texte de Georges de Scudéry intitulé Didon (1637). Etude du passage allant de l'acte III scène 3 à l'acte IV scène 3.
[...] Or si le pouvoir n'est plus tout à fait aux mains des souverains, leurs erreurs semblent moins porter à conséquence. En effet les conseillers sont là pour enrayer les erreurs que pourraient faire les chef d'Etat et peuvent limiter les effets néfastes que pourraient apporter certaines mauvaises décisions. Ils sont là pour remettre les souverains dans le bon chemin : c'est pourquoi Anne conseille le calme et la prudence à Didon. C'est aussi pourquoi les troyens conseille à Enée de quitter Carthage. [...]
[...] Ainsi la règle de bienséance doit être respectée. La bienséance exige donc que les personnages se conformes aux normes morales, aux usages de la politesse et aux coutumes du milieu dans lequel ils évoluent. Ainsi Enée ne peut absolument pas partir sans avoir fait ses adieux à Didon, et bien qu'il ne réussisse pas à lui dire la vérité, afin que Didon puisse apprendre la nouvelle par la Renommée et que sa colère en soit encore grandie, il va toutefois essayer de lui avouer son départ dans la scène 6 de l'Acte III. [...]
[...] Ces derniers ont pour rôle de rappeler Enée à son destin, et de le remettre sur la voie qui le mènera à Albe. Ce sont donc ces conseillers qui se font la voix de la raison d'Etat. En effet avec la disparition sensible des dieux, c'est cette raison d'Etat qui devient l'argument fondamentale au départ des troyens pour l'Italie : l'intérêt national que défendent les compagnons d'Enée doit primer sur les sentiments du prince et même sur leur propre vie. [...]
[...] Totalement déchiré entre son destin et sa passion il va se laisser envahir par le doute et la confusion, si bien qu'au moment d'annoncer son départ à Didon, il en sera incapable. Il se demande alors s'il doit vraiment dire la vérité à la reine, et demande aux dieux de lui épargner cette douleur. Il argumente d'ailleurs en ajoutant que ce propos de part aigrira sa douleur (v. 995), mais conclut finalement qu' en toute façons offense [ses] amours/ Criminel au silence aussi bien qu'au discours. (v.999-1000) On constate donc que, s'il se dit victime de l' implacable fortune (v.897), Enée a cependant une conscience extrême de sa culpabilité. [...]
[...] Mais la Reine carthaginoise en a fait autant lorsqu'elle confiait par amour son sceptre à un troyen, elle en est bien consciente. Ainsi s'ils sont des chefs d'Etat bien lucide au sujet de l'importance de leurs rôles politiques, lorsqu'ils se trouvent confrontés à la passion, les enjeux nationaux sont bien vites abandonnés au profit des sentiments personnels. On constate donc ici que si les personnages principaux de cette pièce sont des héros épiques ayant des fonctions politique importantes, ils n'en sont pas moins des héros tragique, déchirés entre cette fonction de chef d'Etat et leurs émotions d'amants. [...]
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