Ce chapitre inspiré par les grands maîtres de Montaigne, Sénèque et Plutarque, s'intéresse à la passion qu'est la colère. Il parle de cette dernière notamment sur un point de vue éducatif : celle des enfants sous tutelle de leur parent, et de la manière dont ils sont conduits. Montaigne affirme que l'Etat dépend de l'éducation laissée à la charge des parents, capable à tout moment d'être emportés par leur passion colérique, ce qui fausserait leur jugement et traiterait injustement leurs enfants (...)
[...] De plus, Montaigne dénonce le fait que l'on condamne un juge qui condamne sous l'émotion alors qu'on ne condamne pas un père sous la colère qui corrige son enfant. Par la suite, Montaigne, à travers ce chapitre, semble décrire cette passion qu'est la colère comme une espèce de maladie qui défigure l'être en proie à elle. II) La colère comme maladie. Montaigne établit, dans ce chapitre, une espèce de comparaison, ou plutôt une assimilation, entre la colère et la maladie. [...]
[...] Par la suite, Montaigne compare la colère à une maladie, plus particulièrement, il fait de la colère une maladie qui défigure l'être sous son emprise : et selon Hippocrate, les plus dangereuses maladies sont celles qui défigurent le visage. Montaigne déplore le fait que les parents colériques s'acharnent sur des enfants dont l'âge les rend incapable de discernement. Selon Montaigne, l'Etat devrait davantage s'intéresser à l'éducation de l'enfant, pour éviter, que victime de la colère des parents, ils ne deviennent de mauvais citoyens. [...]
[...] D'emblée, cette idée est renforcée par ce que dit Montaigne : Il n'est pas de passion qui ébranle tant la sincérité des jugements que la colère. En effet, cette idée que Montaigne met en avant avait déjà été travaillée par le stoïcien Sénèque, pour qui la colère est une erreur de jugement. Montaigne affirme ici la même chose. Le seul moyen de contrôler cette passion et d'imposer sa raison (comme le dira plus tard Descartes dans son Traité des passions : il faut imposer sa raison avant toute action). [...]
[...] Avec cette comparaison, Montaigne montre qu'il n'y a plus de justice et que seule la passion domine, ce qui amène le juge à se venger. Il faut savoir mettre ses émotions de côté, se mettre en recul et réfléchir, il faut avant d'agir soumettre ses passions sous l'empire de la raison. Lorsqu'on survole Les Essais, nous observons que cette passion qu'est la colère est souvent en adéquation avec d'autres termes négatifs comme la haine, la fièvre, fureur La colère est une passion car elle nous pousse à bout et nous pousse à commettre l'impensable, à avoir des conduites illégitimes. [...]
[...] Du reste ce chapitre est fortement empreint de la pensée de Plutarque. [...]
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