Dans la solitude des champs de coton, Bernard-Marie Koltès, nature, animalité, dialogue, statut d'homme, statut d'animal, désir, relations économiques
Publiée en 1985 aux Éditions de Minuit, Dans la solitude des champs de coton est une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès. Originale, la pièce se fonde sur une structure dialogique continue entre un dealer et un client, étant précisé que le «deal» est une transaction commerciale portant sur des valeurs prohibées ou strictement contrôlées, et qui se conclut, dans des espaces neutres, indéfinis, et non prévus à cet usage, entre pourvoyeurs et quémandeurs, par entente tacite, signes conventionnels ou conversation à double sens» (page 7). Par-delà la simple dimension économique de l'échange – qui est au fondement des relations contractuelles telles que le marché les structure –, Koltès dresse une variété de thématiques en filigrane du dialogue.
[...] Autrement dit, le sentiment d'humanité, d'extraction de l'animalité du client, est indissociablement lié à l'impulsion du désir : dès qu'il n'y a « aucune sorte de désirs » présents, la simple envie de ce dernier se cristallise dans un besoin animal, « ignorer les accidents de [son] parcours » : survivre. Une étude du marché par le prisme de la thématique humanité/animalité S'extraire du statut d'animalité par l'échange Cette thématique animalité/humanité irrigue, de fait, la critique de fond de Koltès du marché et des relations économiques dans leur ensemble. Ces relations dépeignent, en toile de fond, la lutte perpétuelle entre les deux statuts (animal/homme) qui s'illustre par l'échange. [...]
[...] Dans la solitude des champs de coton - Bernard-Marie Koltès (1985) - Nature et animalité Publiée en 1985 aux Éditions de Minuit, Dans la solitude des champs de coton est une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès. Originale, la pièce se fonde sur une structure dialogique continue entre un dealer et un client, étant précisé que le « deal » est une transaction commerciale portant sur des valeurs prohibées ou strictement contrôlées, et qui se conclut, dans des espaces neutres, indéfinis, et non prévus à cet usage, entre pourvoyeurs et quémandeurs, par entente tacite, signes conventionnels ou conversation à double sens » (page 7). [...]
[...] Le marché comme structure de révélation du besoin métaphysique de l'homme Cette condition animale ramenée à la non-conclusion à terme d'un échange économique est, de fait, plus profond qu'une simple échappatoire à la réduction animale de l'homme : il s'agit d'un véritable besoin métaphysique qui caractérise l'animal humain par-delà le règne animal lui-même, ce qu'exprime le dealer en ces termes : « Je ne suis pas là pour donner du plaisir, mais pour combler l'abîme du désir ». Autrement dit, c'est par le désir, qui demeure inachevé et irrésolu, que s'entretient la métaphysique, la « pâte » spirituelle humaine. Cet abîme est finalement bien exprimé dans la relation des deux personnages qui comble le vide d'un animal humain métaphysique désenchanté : « Je veux être zéro. [...]
[...] Dès lors, dans quelle mesure cette thématique de la nature et de l'animalité tente-t-elle d'assurer (en même temps qu'elle nuance) le rejet de la porosité entre le statut d'homme et le statut d'animal par le biais de l'échange ? S'il est certain que la thématique de la nature et de l'animalité affecte tout d'abord les rôles et les statuts assignés des protagonistes dans la fonction économique qu'ils assurent c'est aussi un moyen de mettre en balance la puissance interprétative de cette thématique dans l'analyse des relations économiques et de la structure du marché en général (II). [...]
[...] Je redoute la cordialité, je n'ai pas la vocation du cousinage, et plus que celle des coups je crains la violence de la camaraderie ». [...]
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