Dans les escaliers, Robinson - Laurent Demoulin (2016) - La mésaventure du père avec son fils autiste

Thèmes abordés

Robinson, Dans les escaliers, Laurent Demoulin, mésaventure, père, fils, autiste, roman, Commentaire d'oeuvre, littérature contemporaine, littérature, oeuvre, mise en scène, relation familiale, difficultés du quotidien, crise familiale, personnage

Résumé du document

Le roman Robinson publié en 2016 marque et s'inscrit dans la littérature contemporaine. Son auteur Laurent Demoulin est un poète, critique et professeur belge. Ce roman peut être considéré comme un roman mélangeant l'aspect autofictionnel, la poésie épique, l'aspect philosophique et le récit d'aventures. À travers la description de diverses scènes du quotidien, le narrateur qui n'est autre que l'auteur raconte sa vie avec son fils Robinson, autiste et âgé de 10 ans. La description au présent de l'indicatif des scènes de ménage, d'habillement et autre plonge le lecteur dans un témoignage de l'amour que porte le père à son fils qui n'a jamais pu parler du fait de son autisme, mais aussi des difficultés du quotidien de cette relation père-fils. C'est donc grâce aux séquences descriptives que se construisent les personnages. Ce fragment est intitulé Dans les escaliers, c'est alors une description d'une scène du quotidien qui se termine en crise familiale. Ce roman a gagné le prix Rossel en 2017.

Extraits

[...] L'escalier est un élément banal, mais dans le passage il trouve tout son sens vis-à-vis d'un enfant autiste. La corrélation entre l'enfant et l'escalier est soulignée par les verbes de mouvement qui justifie les affirmations précédentes, mais aussi une description du corps de Robinson qui semble être ancrée dans l'escalier. Il est à noter que la scène de l'escalier occupe 5 lignes du chapitre à elle seule expliquant alors la singularité de l'enfant, qui n'est pas comme tout le monde même en ce qui concerne les banalités du quotidien, tel que l'escalier. [...]

[...] La narratologie est également essentielle à étudier. Le texte est imprégné par un « je » autofictionnel, il est donc question de raconter sa propre vie tout en y ajoutant des choses. L'identité du narrateur n'est pas explicitement révélée, nous ne connaissons que ses liens avec sa famille, mais rien de plus. Ce suspens est aussi marqué dans un premier temps par la focalisation qui est essentiellement externe, mais qui passe au fur et à mesure à une focalisation interne. [...]

[...] D'autre part, le champ lexical de la vitesse est présent (rapidement, se précipiter . Cela marque le rôle du père qui agit et se comporte toujours dans l'urgence, qui a un temps limité contrairement à son fils dont les gestes et mouvements s'inscrivent dans le temps (lentement). L'enfant est dans une routine calme, alors que le père est dans une routine marquée par l'urgence. Sémantiquement, le passage est semé de synonymie et antonymie alimentant la scène, et permettant de mettre en opposition le caractère singulier de Robinson, du reste de la famille, mais aussi de dévouement du père face à la famille. [...]

[...] Vis-à-vis de la famille, ces derniers passent au second plan voir au dernier plan du passage. En effet, les membres ne sont pas nommés directement, ceci permet au lecteur de se positionner uniquement face à la relation père et fils. Cette secondarité de la famille est amplifiée par les sentiments du père qui est ravagé de culpabilité, et vole des moments avec ces derniers. Finalement, le passage se dénoue sur une impuissance du lecteur et du père face aux besoins et à l'incapacité de Robinson marqué par la scène de l'urine. [...]

[...] Ce passage est centré dans un premier temps exclusivement sur l'enfant et son comportement avec un narrateur externe. Pour après dans un second temps faire apparaitre les ressentis du père. Un maniement temps et espace est opéré au service de la description. En ce qui concerne la syntaxe et les temps verbaux du texte, dans cette séquence descriptive, l'emploi du présent permet de transformer l'histoire en scène et de suivre ainsi le mouvement des personnages. Le passage du présent au passé simple dans le dernier paragraphe permet de souligner la chute de la scène. [...]