Dans cet ouvrage, Daniel Cohen s'intéresse aux bouleversements qui ont lieu dans notre monde actuel. Un nouvel âge de la consommation et du travail s'écrit. C'est avant tout sur ce dernier que Daniel Cohen s'interroge et il va tenter de montrer que la théorie de la fin du travail développée notamment par Jeremy Rifkin est fausse. Mais Cohen s'intéresse également au fait que le monde actuel du travail semble plus dur que par le passé d'où son titre en référence à Chaplin Nos temps modernes, comme il le résume : « pourquoi « nos temps modernes » semblent-ils pires que ceux qu'ils ont remplacés alors qu'ils sont tout entiers nés des critiques qui leur avaient été adressées ? » (p150) ; ainsi que pourquoi « le capitalisme semble faire le bonheur de l'humanité mais non pas le bonheur de l'homme » (p147). Pour répondre à ces questions, Daniel Cohen étudie successivement l'évolution du monde productif et du travail, la consommation, le chômage et les caractéristiques du capitalisme actuel (...)
[...] C'est avant tout sur ce dernier que Daniel Cohen s'interroge et il va tenter de montrer que la théorie de la fin du travail développée notamment par Jeremy Rifkin est fausse. Mais Cohen s'intéresse également au fait que le monde actuel du travail semble plus dur que par le passé d'où son titre en référence à Chaplin Nos temps modernes, comme il le résume : pourquoi nos temps modernes semblent-ils pires que ceux qu'ils ont remplacés alors qu'ils sont tout entiers nés des critiques qui leur avaient été adressées ? [...]
[...] Pour Cohen, il faut donc adapter le droit social à la nouvelle figure du travailleur et il est ainsi favorable à l'idée d'Alain Supiot qui propose un droit de tirage social qui accorde au travailleur un droit à un capital temps qui lui permette de choisir les moments où il entend prendre un temps hors du travail pour une formation, un congé familial ou monter une entreprise. L'entreprise serait obligée de l'accorder s'il est demandé par le travailleur. Cela serait un moyen de combattre les risques d'usure psychique et de revendiquer l'intégrité d'un destin professionnel. [...]
[...] Pour Cohen, en créant de nouveaux droits, on n'alourdit pas forcement les entreprises ce qu'il démontre avec l'exemple des Pays-Bas. Pour lui, si on considère le droit du travail comme un coût, on se prive de toute possibilité de créer un environnement coopératif (p97). Daniel Cohen aborde ensuite le problème du chômage, qui selon lui, ne peut s'envisager uniquement selon la théorie du déversement de Sauvy ou des institutions du marché du travail qui ne sont qu'un aspect du problème. [...]
[...] Pour Cohen, la société de consommation a toujours de l'avenir car aucun ménage n'a ses besoins saturés et il est même paradoxal de parler de saturation de la consommation alors que beaucoup de gens n'ont pas accès à une vie décente et que les inégalités recommencent à se creuser notamment qualitativement. La consommation a changé, les biens de consommation de masse du XXè siècle (voiture, machine à laver ) étaient des biens hybrides satisfaisant les besoins élémentaires, ostentatoires et sociaux mais la saturation progressive de ces biens a ouvert la voie à une nouvelle sorte de biens fondée sur une logique plus individualiste et flexible. Cette mutation de la consommation a été parallèle à une modification du monde productif. [...]
[...] Et, si le monde productif a changé avec l'arrivée des baby-boomers éduqués, il se transformera quand les aspirations majoritaires changeront. En conclusion, Cohen rappelle que le capitalisme actuel semble rongé par son incapacité à donner du travail à tous, par les ravages du machinisme sur le plus grand nombre (p149) et on lui reproche son utilitarisme et sa rationalisation. Mais pour répondre à sa question du début : pourquoi nos temps modernes semblent-ils pires que ceux qu'ils ont remplacés alors qu'ils sont tout entiers nés des critiques qui leur avaient été adressées ? Cohen avance deux réponses. [...]
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