Edmond ROSTAND est né en 1868 et mort en 1918. Il est issu de la bourgeoisie cultivée. Sa 1ère pièce était intitulée Le Gant rouge - il l'a écrite à 20 ans, c'était un vaudeville (divertissement théâtral composé de chansons et de ballets) qui n'a pas eu de succès. Il a ensuite écrit un recueil de poèmes, qui n'a pas eu de succès non plus. Sa 1ère comédie, intitulée Les Romanesques, a connu un grand succès. Il a écrit Cyrano de Bergerac en 1897, pièce qui l'a rendu célèbre. Il recevra la légion d'honneur et sera élu à l'Académie Française.
Le personnage de Cyrano de Bergerac, héro de la pièce éponyme d'Edmond ROSTAND est inspiré de la vie de l'écrivain libertin du même nom qui vivait au XVIIème siècle. L'auteur reprend des épisodes authentiques de la vie de Cyrano (son enrôlement, sa participation au siège d'Arras, sa mort suspecte due à une poutre reçue sur la tête) mais il crée un personnage brave, qui défend les opprimés et refuse les compromis, sentimental, que sa laideur condamne à une solitude douloureuse (...)
[...] Pour pendre son chapeau c'est vraiment très commode ! Emphatique : aucun vent ne peut, nez magistral, T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! Dramatique : c'est la Mer Rouge quand il saigne ! Admiratif : pour un parfumeur, quelle enseigne ! Lyrique : est-ce une conque, êtes-vous un triton ? Naïf : ce monument, quand le visite-t-on ? Respectueux : souffrez, monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! Campagnard : hé, ardé ! [...]
[...] Tout cela montre sa virtuosité, il jongle avec les mots, les expressions, les figures de style, avec une facilité qui déconcerte son adversaire. III- Comment Cyrano se moque de son interlocuteur Cyrano cherche à répondre à l'offense et à clouer le bec à son adversaire, ce qu'il réussit très bien. - Il appelle le Vicomte jeune homme ce qui est péjoratif car cela signifie qu'il n'a pas d'expérience et de culture, contrairement à Cyrano. - Cyrano traite le Vicomte de sot en jouant sur le mot lettres qui signifie à la fois culture littéraire et lettres de l'alphabet Vous n'avez que les trois qui forment le mot sot - Cyrano reproche également au Vicomte son manque d'imagination Eussiez- vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut alors qu'il vient de faire preuve de sa propre capacité à improviser et à être créatif (avec les didascalies). [...]
[...] - Cyrano fait un éloge à la variété d'interprétations possibles dans le théâtre avec l'utilisation des adjectifs d'attitude respectueux dramatique admiratif Il s'agit d'une mise en abîme . - Cyrano énumère toutes les descriptions possibles et imaginables du nez avec des didascalies (instructions de jeu et de mise en scène données dans le texte même, par l'auteur pour ses personnages) telles agressif amical descriptif etc. qui montrent que Cyrano est un personnage théâtral. - Cyrano joue deux personnages à la fois : celui qui s'adresse à lui et lui- même. Là encore, cela renforce l'aspect théâtral du personnage. [...]
[...] Edmond ROSTAND, La tirade du nez, Cyrano de Bergerac Acte Scène 4 Extrait CYRANO Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire . oh ! Dieu ! . bien des choses en somme . En variant le ton, exemple, tenez : Agressif : moi, monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! Amical : mais il doit tremper dans votre tasse : Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! [...]
[...] Enfin parodiant Pyrame en un sanglot : Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! —Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit : Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot ! Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries, Me servir toutes ces folles plaisanteries, Que vous n'en eussiez pas articulé le quart De la moitié du commencement d'une, car Je me les sers moi-même, avec assez de verve, Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve. [...]
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