Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.
Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.
Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.
[...] Mallarmé, Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui . Introduction : Mallarmé était un professeur d'anglais, il se voyait comme puriste de la poésie. Il est considéré comme un poète hermétique, il veut être lu par de bons lecteurs perfectionnistes qui pourront décoder son art comme une partition car chez lui, la poésie est musique. Dans ce sonnet, Mallarmé joue sur les sonorités avec plusieurs lectures possibles : celle avec la mort du cygne dans la glace et celle derrière cet univers blanc qui n'est pas sans rappeler l'angoisse de la page blanche, la mort du signe, c'est à dire la mort de l'écriture : il exprime ici la stérilité poétique. [...]
[...] On observe également le champ lexical de la littérature avec les mots livre plume signe et le champ lexical de la feuille avec espace région lieu et déchirer une feuille donc absence de littérature. Mallarmé, dernier symboliste a donc fait référence à ses prédécesseurs. Il y a un spleen dans ce texte, le poète s'ennuie. Ivre est à mettre en comparaison avec l'ivresse de la création des poètes maudits. Le thème de l'animal emprisonné qui meurt, comme L'Albatros, il y a un mépris du lecteur. III). [...]
[...] Il y a l'espoir du cygne, donc avec cet espoir, on peut apercevoir les mots suivants : vit beauté blancheur L'emprisonnement dans la glace, avec les mots qui y sont assimilés : combat lutte Et enfin la mort du cygne, avec l' hiver la blancheur et toute la négation. A la fin, le cygne est cité avec une allégorie, ce qui suggère un autre à ce mot. II). La mort du cygne en comparaison avec le mot signe. C'est un thème symboliste de l'angoisse de la page blanche. [...]
[...] On observe un bouleversement de la grammaire, donc le lecteur est actif : le vivace le bel d'aujourd'hui il au vers on ne sait pas à qui il le renvoi. Alors qu'il se pose une interrogation, il a mis également un ! Conclusion : En conclusion, Mallarmé se veut moderne avec des reprises des thèmes symbolistes : ivresse création, la stérilité poétique avec une sorte de spleen, la mort du cygne comme dans L'Albatros de Baudelaire. Il déconstruit le langage de tel sorte que ce soit les sonorités qui renferment le sens. [...]
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