La curiosité dans les contes de fées

Thèmes abordés

Curiosité, contes de fées, La curiosité, La Belle et la Bête et autres contes, Le prince de Beaumont, La boîte à ouvrage, Les Malheurs de Sophie, Comtesse de Ségur, La Petite Souris grise, Nouveaux Contes de fées

Résumé du document

La curiosité, La Belle et la Bête et autres contes, Leprince de Beaumont
La boîte à ouvrage, Malheurs de Sophie, Comtesse de Ségur
La Petite Souris grise, Nouveaux Contes de fées, Comtesse de Ségur
La curiosité est un vilain défaut.
C'est du moins ce que tend à prouver de nombreuses oeuvres de littératures de jeunesse et notamment, les contes de curiosité. Dans ces trois textes, les personnages féminins sont aux prises avec cette émotion forte qui les anime. Nous pouvons donc nous demander si le portrait que l'on nous fait de la curiosité est celui d'un vilain défaut. Pour répondre à cette interrogation, nous nous attarderons sur la naissance et la transformation de la curiosité dans ces textes.

Extraits

[...] Elle s'en prend ensuite au roi, en le qualifiant injuste et fait du chantage à son mari, puisqu'elle dit qu'elle se tuerait, si son mari ne voulait pas ouvrir ce plat La conjonction de coordination si montre bien que cette condition est nécessaire s'il ne veut pas la perdre. Enfin, il y a désobéissance, mais pas de son fait ; c'est son mari qui transgresse les ordres quand il ouvre le plat. En conséquence, s'il y a évolution de la curiosité dans les trois textes du corpus, elle n'est pas exactement la même d'un texte à l'autre. [...]

[...] ou Mais pourquoi y allez-vous tous les jours sans jamais me permettre de vous accompagner ? mais aussi dans le silence qui suit la remontrance de son père : Rosalie ne dit plus rien, mais elle resta pensive (p.131). Dans l'extrait de roman, elle est visible à travers les nombreuses interjections utilisées par Sophie : Oh ou Oh non sont répétées plusieurs fois. Ensuite, l'ordre des différentes étapes diverge, mais les deux filles font l'expérience des mêmes : le désir obsessionnel, le vol (la clé pour Rosalie p.133 ; le contenu de la boîte pour Sophie), la désobéissance, la dissimulation et le mensonge Je n'ai rien pris, maman, je n'ai rien caché dans le conte, Je l'ai brûlé, mon père, par mégarde dans le roman p.138). [...]

[...] Dans tous les cas, la curiosité est attisée par l'interdiction et le refus. En effet, dans La petite souris grise (p.130) et dans La curiosité (p.45), l'indisponibilité des objets convoités se manifeste à travers l'emploi de l'adjectif fermé Cependant, on remarque que si dans le premier cas, l'interdiction n'est pas clairement formulée, elle l'est dans le deuxième texte, avec notamment le verbe à l'imparfait défendait (p.45) le roi leur défendait d'y toucher mais aussi avec l'utilisation du verbe vouloir à la forme négative il ne voulait pas qu'ils vissent ce qui était dedans Il s'agit en plus d'une interdiction officielle, puisqu'elle émane d'un officier du roi Cet élément est aussi présent dans l'exemple de Sophie, dont la mère lui interdit d'avoir la boîte tant désirée. [...]

[...] Le narrateur émet ainsi l'hypothèse que le sourire de Sophie devant la boîte naît, car elle était sûre que sa maman répondrait : C'est pour toi Quand sa mère, Mme de Réans lui apprend qu'elle lui est destinée, Sophie répond : Quel dommage ce qui traduit bien sa déception. On peut ajouter d'autres facteurs, remarquables dans le conte La petite souris grise comme la surprise ou l'espoir d'apprendre des choses nouvelles. La surprise est décelable dans le bruit qu'entend Rosalie lorsqu'elle s'approche de la maisonnette. Il s'agit d'un léger gémissement qui se transforme bientôt en chanson chagrine : Je suis prisonnière/Et seule sur la terre/Bientôt je dois mourir,/D'ici jamais sortir (p.133). [...]

[...] Les sources de la curiosité Tout d'abord, on remarque qu'en ce qui concerne les sources de la curiosité, elles sont de deux sortes. En effet, dans les deux contes, La petite souris grise de la Comtesse de Ségur et La curiosité de Mme Leprince de Beaumont, ce sont le secret et la dissimulation qui sont à l'origine de ce trait de caractère. Dans le premier, si Rosalie est subitement tellement intriguée par cette maisonnette au fond de son jardin, c'est parce qu'elle ne sait pas ce que celle-ci contient. [...]