Au chapitre II de La Curée, publiée par Emile Zola en 1872, un retour en arrière présente un moment charnière de la vie du héros, Saccard. Il sera l'un des acteurs de
La Curée, flambée de spéculation qui déchaînent les appétits lors des grands travaux d'Haussmann. Dans ce passage, qui débute comme une scène de genre, Paris est vu comme un paysage impressionniste puis se métamorphose sous le regard de Saccard en lieu d'argent et de plaisir qui impose la vision de l'avenir (...)
[...] Cet éclairage métamorphose le paysage durant quelques minutes, les couleurs s'estompent, la brume est de plus en plus intense et contraste avec le soleil rouge et les jeux de lumières intenses. Ainsi, un quartier peut étinceler pendant quelques secondes. Saccard voit cette métamorphose et croit voir de l'or tomber sur Paris. III - La prémonition de Saccard Une ville-femme Saccard étend ses désirs à Paris qu'il voit comme une femme il souriait à l'espace " galanterie il caresse Paris du regard " ses regards " amoureusement Il est égayé parce ce spectacle de café- concert sous l'influence du Bourgogne. [...]
[...] Zola ne prend pas la peine de la faire discourir au style direct, ce qui la place un peu en retrait par rapport à Saccard. Saccard a à son égard une tendresse un peu condescendante. Saccard, lui, apparaît comme quelqu'un qui prend des initiatives, il est actif il l'avait menée " il l'attablait " il se lève et s'exprime au style direct. C'est un enthousiaste qui aime communiquer, il rit, il apostrophe Angèle Oh ! vois " Vois-tu ? Il se montre avec Angèle d'une " galanterie inusitée On trouve dans cet extrait un vocabulaire de la sensualité. [...]
[...] Les loisirs des modestes gens consistent en promenades et en dîner aux " cabarets de banlieue comme on le voit aussi dans Partie de campagne de Maupassant ou Au bonheur des dames de Zola. Les romanciers naturalistes se font l'écho de ces scènes de la vie ordinaire. Les deux personnages ne sont pas riches : " elle adorait manger au restaurant " : c'est une fête pour Angèle, l'expression " la pauvre femme " suggère l'attendrissement de Saccard devant une vie pas toujours facile. Le bourgogne est un vin de luxe exceptionnel. [...]
[...] L'adjectif " tendre " a une connotation affective et personnalise Paris. La phrase est coupée par des virgules et son rythme languide renforce cette impression. Les allitérations en " L " ralentissent le rythme ville " ciel alanguissant La récurrence du thème de l'or On note cette récurrence dans tous les termes ayant une connotation financière : " émeraude, saphir, rubis " lingot d'or " rosée d'or " pièces de vingt francs Leur répétition renforce l'impression que ce thème est important : " poussière, rosée, lingot d'or L'immensité de la fortune à faire que voit le regard prophétique de Saccard est sensible dans des termes comme " beaucoup " tout " et dans la métaphore " une pluie d'or La métamorphose sous le regard de Saccard s'effectue au moyen de comparant On dirait que le quartier bout dans l'alambic de quelques chimistes " comme un lingot d'or dans un creuset et de métaphores de toits de rubis L'image de l'alchimiste Le texte aboutit à cette image, c'est le sommet de cet extrait. [...]
[...] L'ampleur des phrases est une caractéristique du style impressionniste et le regard de Saccard est un regard de peintre Un regard de peintre Le regard de Saccard, relayé par celui du narrateur, est un regard de peintre (l'une des caractéristiques du roman naturaliste est la confusion entre la voix du personnage et celle du narrateur cf. scène du dîner de l'Assommoir). La description de Paris commence par une vue d'ensemble. Cet océan de maisons aux toits bleuâtres " gris doux et tendre Saccard voit des plans successifs, comme s'il regardait un tableau. Au premier plan, les toits bleuâtres, au second plan, les monuments de la rive droite (colonne Vendôme, Madeleine), au troisième plan, " les fonds " (terme appartenant au vocabulaire de la peinture). [...]
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